Polémique autour de la réponse du président Nago :
Coups de poings manqués hier à l’Assemblée nationale
5 mars 2008
La plénière d’hier au Palais des Gouverneurs à
Porto-Novo a mal tourné entre les parlementaires. Après la levée inopinée de la
séance et la confusion qui a suivi, les députés ont failli en arriver aux coups
de poings.
On se
toise, on se montre du doigt on s’insulte d’impoli, on se menace. L’ambiance
qui a prévalu hier après la levée inattendue de la séance a failli finir avec des
coups de poings. C’est le président de l’Union pour la relève (Upr) Issa
Salifou très fâché qui a tenté de répondre aux attaques du deuxième questeur,
l’honorable Djibril Mama Débourou. La situation a vite dégénéré et on était à
deux doigts de la bagarre. De l’autre côté, la deuxième secrétaire
parlementaire le député Amissétou Affo Djobo monte le ton et à l’encontre de
ses collègues qui ont claqué la porte au président Yayi Boni. Entre temps, la
présidente de la
Renaissance du Bénin (Rb) Mme Rosine Vieyra Soglo qui
avait pris un long moment pour faire le procès du président Yayi Boni quitte sa
place pour aller menacer directement le premier vice président de l’Assemblée
nationale, André Dassoundo. Dans la même période, le député Ismaël Tidjani
Serpos très furieux laisse entendre que le président Mathurin Nago avait
dépassé ses prérogatives. De l’autre côté, ses collègues Timothée Gbèdiga,
Epiphane Quenum et Georges Bada ont dénoncé d’une façon radicale leurs
collègues qui avaient un peu plus tôt soulevé une question préjudicielle pour
refuser le débat sur la réponse de Mathurin Nago aux 38 députés qui voulaient
en savoir plus sur sa gestion. En effet, après une suspension pour défaut de
quorum, le retour dans l’hémicycle a démarré par la réaction de l’honorable
Djibril Mama Débourou qui a réclamé une question préjudicielle en vue de
montrer que l’audition de leur président ne devrait pas être suivie d’un débat.
La tension a monté d’un cran. Tous les députés de l’opposition qui sont
intervenus ont montré qu’il n’était pas dans le sujet et aucune question
préjudicielle ne doit intervenir dans ce cas. Rachidi Gbadamassi, Rosine Vieyra
Soglo, Epiphane Quenum et bien d’autres députés vont aller dans ce sens. Pour
Rachidi Gbadamassi, on n’a pas besoin d’être agrégé d’université encore moins
un juriste pour comprendre qu’une telle question devrait donner lieu à un
débat. Après lui, tout le monde voulait parler. L’ambiance est devenue
ingérable. Certains députés prudents de la mouvance présidentielle ont commencé
par envoyer des bouts de papiers à Mathurin Nago qui semblait dépasser par la
situation. Quand il a fini par prendre la situation au sérieux, il lève la
séance sans préciser la prochaine date des retrouvailles et quitte rapidement
l’hémicycle. L’ambiance est plus tendue. Les députés s’insultent jusqu’à la
sortie. Entre temps, les journalistes s’en mêlent. C’est au moment où
l’honorable Eloi Aho tentait de les empêcher de suivre les menaces que ses
collègues Amissétou Affo Djobo et quelques députés se proféraient dans un
couloir que l’affrontement entre ce député et les journalistes a commencé. Il a
duré plus de cinq minutes et il a fallu des interventions pour les calmer.
Jean-Christophe
Houngbo