Marche contre les grèves perlées dans l’enseignement
LE BENINOIS LIBERE - - 27 février
(Les enseignants restent sereins)
« On
ne peut pas comprendre que dans un pays qui se veut émergent que des élèves
puissent rester trois jours sur cinq à la maison ». C’est en ces termes
que s’exprimait hier l’un des responsables de la marche organisée dans la ville
de Cotonou pour décrier les grèves perlées dans l’enseignement. A priori, on ne
peut qu’apprécier cette initiative quand on sait que depuis près de deux ans,
tout le monde est à la recherche de l’émergence. Mais quand on va en
profondeur, le constat laisse perplexe. Et la seule question qu’on est en droit
de se poser est : qui a pu et su bien manipuler les élèves ? En
effet, il y a anguille sous roche dans cette marche. Certes, manipulation, il
en a. Sinon la marche devrait être en faveur de l’autre côté, les enseignants
et surtout demander à l’Etat de mettre fin à la crise. Au lieu de déambuler à
travers la ville de Cotonou pour une supposée inquiétude de leur avenir, ces
élèves marcheurs devraient plutôt songer la vie que mènent leurs formateurs,
ceux qui sont chargés de leur donner les outils nécessaires pour la vie. La
situation est pourtant simple. Que demandent les enseignants ? Rien que la
satisfaction de leurs revendications. Ne peut-on pas un tant soit peu résoudre
leur problème de ventre au lieu de lancer des projets qui mettront des mois ou
années avant de voir jour ? Mais comme, on est au Bénin, le choix s’impose
de lui-même : le matériel passe avant la raison. Et on oublie cette
équation : année scolaire, neuf mois, et projets et autres plus de neuf
mois. C’est en cela qu’on ne peut s’empêcher de dire que les marcheurs d’élèves
ont été manipulés. S’ils avaient pu ne serait ce qu’un tout petit peu penser
dans ce sens, ils auraient honnêtement refusé de marcher hier à travers la
ville de Cotonou. De toute façon, ces pauvres doivent revoir leur copie. La traversée
du désert avec ces grèves n’est pas pour demain tant que les enseignants
n’obtiendront gain de cause car ventre affamé n’a point d’oreilles. Pauvres
manipulés, oh pauvres marcheurs, vous auriez dû vous préoccuper de vos
semelles.
Yorou
N’GOBI
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