Présumés artisans d’une certaine victoire des Fcbe dans le Zou,
La nouvelle tribune - - 13 mai
Zinzindohoué, Dako, Soukpon et consorts, plutôt impopulaires
Depuis la clôture du vote du 20 avril dernier, certains collaborateurs du chef de l’Etat ressortissants du plateau d’Abomey n’ont de cesse d’être présentés par une certaine presse comme les véritables artisans d’une victoire prétendue large de la liste Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) au sein des communes dudit plateau. La réalité sur le terrain présente plutôt ces derniers comme les acteurs de la débâcle que vont sûrement corroborer bientôt les chiffres officiels de la Commission électorale nationale autonome (Cena).
Yayi, se laissera t-il berner par les tapages de ses collaborateurs dans le Zou ?
« (…) Pourquoi s’empressent-ils de faire croire au président de la République et aux Cotonois qu’ils ont fait gagner les cauris dans tout le Zou ? » nous a demandé avec étonnement une marchande de Bohicon samedi dernier. Plus loin c’est un conducteur de taxi moto basé dans la ville historique d’Abomey qui fait à notre équipe le procès selon lequel la presse serait manipulée par « certains cadres » de sa ville pour « tordre le cou à la réalité des résultats des dernières élections communales, municipales et locales dans le Zou ». Selon ce dernier, visiblement très attentifs à l’actualité politique nationale, jamais aucun résultat provisoire n’a déclaré les cauris gagnants dans une commune du Zou si ne n’est à Agbangnizoun, Covè et Zangnanado. Dans les grandes communes du département telles que Abomey, Bohicon, Ouinhi, Zogbodomey et autres, la débâcle serait à la taille de la sanction que les populations ont voulu infliger aux cadres que le chef de l’Etat a nommés dans son cabinet et qui sont ressortissants du Zou. Il s’agit notamment du ministre des Transports, Armand Zinzindohoué, du chef de cabinet civil, Edgar Soukpon, du directeur du cabinet civil, Nestor Dako et bien d’autres à qui les populations reprocheraient une certaine autosuffisance, une propension de haine à l’égard des autres forces politiques et une indifférence aux problèmes auxquelles elles sont confrontées au quotidien. Ainsi, selon nos investigations sur place à Bohicon et à Abomey ce week-end, non seulement la victoire des cauris ne saurait être large comme l’annoncent donc ces médias mais le peu de suffrages obtenus par la liste du chef de l’Etat n’aurait pu s’obtenir s’il n’y avait que ces personnalités désignées plus haut pour la défendre. Car, a-t-on appris, elles seraient tombées en disgrâce auprès des populations suite à une série de faits et d’actes. Il s’agit par exemple de l’état de plus en plus dégradant de la route Cotonou-Bohicon malgré les centaines de millions décaissées pour sa réfection à la veille de la dernière édition de la fête nationale et confiées à un comité de gestion presque exclusivement composé des membres du cabinet du chef de l’Etat et du ministre Zinzindohoué ; des simulacres de marches de soutien organisées par ces mêmes personnalités écartant parfois le député Fcbe élu de la région ; des inimitiés créées et entretenues de toutes pièces pour opposer les lignées royales entre elles d’une part et les autorités locales à leurs administrés d’autre part… A tout ceci s’ajoutent les échos des comportements peu orthodoxes qu’aurait une de ces personnalités en tentant récemment de détourner une partie des fonds mis à sa disposition par le président de la République et destinés à un groupe de femmes dans le cadre de la campagne électorale. « Combien voulez-vous, s’est exclamée une dame, la soixantaine, que de présumés auteurs d’actes aussi infamants soient dignes de nous mobiliser » ?
Ludovic D. Guédénon