Privatisation en cours de l’outil industriel de la Sonapra :
Boni Yayi commet les mêmes erreurs que Kérékou
In le Matinal -Depuis
un moment, il est question de céder au privé l’outil industriel de la Sonapra. Un dossier
dont la gestion suscite beaucoup d’interrogations au point où sans aucun doute,
on est en droit de croire que le gouvernement commet les mêmes erreurs que le régime
défunt.
Le
gouvernement est-il décidé à brader l’outil industriel de la Sonapra ? C’est la
question qu’on est tenté de se poser à l’étape actuelle du processus enclenché
par le ministre du développement. Dans les coulisses, on parle de 17 milliards
pour céder toutes les dix usines constituant l’outil industriel de la Sonapra. Selon les
dernières informations, il s’agirait d’une recommandation de la Banque Mondiale.
Par conséquent, le Bénin n’a donc pas de choix. Un argument qui, à la limite,
ne peut que révolter tous ceux qui, il y a à peine un an et demi, avaient
poussé un ouf de soulagement à l’avènement du changement. Tel que ce dossier
Sonapra est géré, il y a lieu qu’on se demande sincèrement ce qui a changé dans
notre pays. Cela est d’autant plus important que, pour nous qui suivons les
choses de très près, l’impression qui se dégage est que le Chef de l’Etat ne
suit pas en personne certains dossiers. On a fait beaucoup de bébés dans le dos
du Général Mathieu Kérékou. La même chose est sur le point de se réaliser avec
le Dr Boni Yayi. Que la
Sonapra soit privatisée, ce n’est pas une mauvaise chose.
Même certains parmi les travailleurs qui ont manifesté leur mécontentement
cette semaine, ont une part de responsabilité dans la mauvaise gestion antérieure
de la société. On ne saurait donc accuser le gouvernement d’avoir fait cette
option. Car, la mafia se trouve au sein même de l’entreprise. Et c’est
malheureusement cette mafia interne qui travaille pour que l’outil industriel
soit bradé à 17 milliards de francs. Sous le régime défunt, ce même outil était
évalué à 42 milliards de francs. Avec le changement, l’actuel directeur général
a réussi à redonner vie et vigueur à cet outil au point où la Sitex et la Ctb de Lokossa ainsi que la Coteb de Parakou, ont
retrouvé de l’énergie et fonctionnent bien grâce à la Sonapra. Le chef de
l’Etat en sait mieux que quiconque sur ces sociétés. Sous d’autres cieux, cela
suffit pour qu’on écarte toute idée de privatisation ou à défaut, aller au-delà
des 42 milliards, si tant est qu’on veut faire l’option de la privatisation.
Mais le gouvernement ayant fait un autre choix, il a le devoir de faire en
sorte que la cession au privé de l’outil industriel se passe le plus
rationnellement possible. La
Sonapra, par ses fonds propres, a contribué à concurrence de
trois milliards de F Cfa à l’installation de trois usines d’égrenage de Coton.
Si aujourd’hui les mêmes personnes qui ont bénéficié de ce concours de la Sonapra veulent lui
acheter son outil industriel composé de 10 usines à moins de 17 milliards,
c’est qu’il y a quelque chose qui ne va pas et qu’il va falloir clarifier.
Grégoire
Amangbégnon