Quand la pagaille s’installe à l’hémicycle
Le président Mathurin Nago avait fêté avec grande satisfaction les 100 jours de la cinquième législature. Le maître du perchoir s'est targué d'avoir le privilège de diriger un parlement qui, en 100 jours a fait une impressionnante récolte de lois et de ratifications de traités et d'accords. Mais si en peu de temps, la représentation nationale a pu offrir un tel bilan, il n'en demeure pas moins qu'elle se forge une réputation de machine à perdre du temps.
L'Assemblée nationale vient en effet d'enregistrer un nouveau retrait de propositions de lois.
Lesdites lois avaient été effectuées depuis environ trois semaines à la commission des lois pour étude. Mais lors de la quatrième session extraordinaire parlementaire au titre de l'année 2007, l'honorable Karimou Chabi Sika, initiateur des propositions de loi a demandé purement et simplement leur retrait. Chabi Sika a utilisé la loi pour créer, tel un saltimbanque, une partie de distraction car c'est en vertu de l'article 75 (alinéa 1) du règlement intérieur de l'Assemblée nationale que le député a mené sa démarche. La vaste blague du comédien du palais des gouverneurs relève plutôt d'un scandale. Il est à parier qu'après la rebuffade du service militaire, Chabi Sika soit encore enveloppé dans une phobie de subir un nouvel affront venu de
En fait, l'honorable Chabi Sika s'est rendu compte des incohérences qui émaillent ces propositions et si la maîtrise est exigée pour le maire et que le conseiller ne doit avoir que le baccalauréat, il y a de fort risque d'élire un conseil communal sans un membre ayant le profil de maire. Le texte avait été certainement rédigé dans l'habituelle précipitation qui caractérise une race de députés avides d'honneur et moulés dans la gasconnade. Mais au-delà des maladresses dans l'initiative des lois, l'ignorance des textes est le mal qui érode la prestigieuse institution. Des débats viennent fréquemment se greffer sur des questions de procédure. Des principes élémentaires de fonctionnement du parlement sont bafoués par des élus de mauvaise foi. Il n'est pas rare d'assister à des spectacles de novices parlementaires assoiffés de paroles mais pauvres en inspiration ou prisonniers de l'ignorance. Cette cinquième législature est en proie à une pagaille qui, si elle n'est pas vite étouffée, pourrait handicaper l'Assemblée nationale dans sa noble fonction : voter des lois.
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