"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Rencontre du Président de la République avec la conférence des Présidents

Le Béninois libéré 10 juillet 2008 ANNONCES

La montagne a accouché d’une petite souris bossue et bancale
(Il n’y a pas de quoi être très fier)

Eric TCHIAKPE


Il fallait s’y attendre la rencontre contre nature d’hier après s’être étendue sur environ 5 heures, n’a rien donné de bon. Chacun des camps et resté campé sur sa position et finalement la réunion s’est achevée comme elle a débuté sans qu’aucune des parties n’ait pu véritablement en être satisfaite. En effet dans l’espoir d’apaiser le climat politique devenu fortement délétère voire explosif quand on l’associe à la crise économique qui sévit actuellement, le président Boni Yayi a invité les parlementaires par le biais de la conférence des présidents de groupes parlementaires à explorer des pistes qui pourraient apporter de l’oxygène à toutes les parties en présence. Initiative louable, mais qui à la base tenait plus de l’amalgame au regard du principe de séparation des pouvoirs. Qu’à cela ne tienne et au nom de la paix sociale, les parlementaires s’y sont rendus. Tous sauf le représentant du groupe Force Clé et celui du G13. Autant dire la moitié de la classe politique et de l’opposition. Les discussions se sont donc tenues entre G4 et Fcbe. Mais les résultats ont été diversement appréciés par les participants. La preuve que c’est le langage de sourd qui a prévalu. Le satisfecit des Fcbe Pour les partisans du chef de l’Etat, les préoccupations de fond relatives à l’adoption en commission de la question de la destitution de Nago et l’installation des conseils communaux ont été résolues Pour eux, Boni Yayi dans sa volonté d’assurer la paix sociale et de préserver l’intérêt du plus grand nombre a voulu avoir une garantie ferme matérialisée par des propositions concrètes sur ce que l’installation des conseils ne poserait pas de problème. Le souci du chef de l’Etat étant d’éviter que le sang des Béninois ne coule à la suite de telles échauffourées. Il appartient donc à l’opposition de fournir le gage de ce qu’elle éviterait que les installations des conseils ne dégénèrent en affrontement. Une fois cela fait, Boni Yayi prendrait les dispositions pour que dans les meilleurs délais la vingtaine de commune soit nantie de ses maires et conseils.

La déception de l’opposition

Cette option de vision choisie par les Fcbe et leur leader n’a malheureusement pas gagné l’assentiment de Epiphane Quenum et autres. Pour eux le débat a été biaisé, leurs préoccupations flouées par un chef d’Etat qui n’a pas cessé de pratiquer le dilatoire, et le ‘’doubling’’. L’homme ayant purement et simplement écarté l’option des députés de continuer une procédure démocratique qui pourrait aboutir à l’éviction de Nago de la tête du parlement. A cela, il faut ajouter que les députés n’ont pas pu avoir gain de cause pour ce qui concerne l’installation des conseils communaux bloqués jusqu’ici par le gouvernement qui se réfugie derrière la décision en attente de la Cour Suprême.


Sur la question selon le G4, le Président tient mordicus à ce que l’installation des maires dans la vingtaine de communes litigieuses ne soit possible qu’après la décision de la Cour suprême. La triste réalité de la rencontre 02 visions diamétralement opposées de camps assis à une même table de négociation. Autant dire qu’il n’y a jamais eu discussion, puisque le minimum de compréhension n’a même pas existé pour qu’on parle d’échange. Du coup on analyse mieux dans quel esprit s’est déroulée la rencontre d’hier matin. On en déduira que l’initiative du chef de l’Etat en plus d’être équivoque n’aurait été qu’une rencontre supplémentaire qui n’aurait rien apporté pour apaiser la situation.

 

 



11/07/2008
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