Retouche des membres du gouvernement au Bénin :
5
nov. 2007
Yayi Boni sème la confusion !
Pilotage à vue, gouvernement ventilateur, cafouillage au sommet de
l’Etat, amateurisme, etc., l’opposition dirigée par Adrien Houngbédji (PRD) et
Andoche Amègnissè (ULC) n’avaient jamais manqué de mots durs pour dénoncer les
errances du gouvernement de Yayi Boni. Mais à chaque fois qu’ils se prononcent,
les lieutenants du Président, comme pour brouiller la réalité, s’empressent de
les qualifier de jaloux et d’aigris. Mais aujourd’hui, les choses se confirment
et leur donnent bel et bien raison. Le Président de la République du Bénin
vient de procéder pour la septième en moins de deux ans, au remaniement des
membres de son gouvernement. Un bien triste record pour un Président qui se
cherche cahin-caha et qui mène le pays droit dans le mur.
La ronflante nomination de Roger Gbégnonvi comme ministre de l’Alphabétisation
et de la promotion des langues nationales est la grosse surprise de ce
remaniement dit «technique». L’ancien pourfendeur de la corruption et de la mal
gouvernance va devoir pour la première fois, passer de l’autre côté. Cet homme
qui n’a jamais caché son intérêt et son admiration pour Yayi Boni devra faire
ses preuves sous le regard critique des projecteurs. A travers ses chroniques
publiées sur l’Internet, on pouvait bien se douter qu’il lorgne du côté de la
«rivière» gouvernementale. On a bien hâte de savoir ce qu’il a à proposer aux
Béninois au-delà de la langue de bois dont il est un grand adepte. L’autre
surprise, c’est la nomination sinon le «déchargement» de Pascal Irénée Koupaki,
précédemment ministre du développement, des finances et de l’économie comme
ministre d’Etat chargé de la
Prospective, du Développement et de l’évaluation de l’Action
Publique. Ce ministre tout-puissant qui se croit toujours intouchable et tout
permis va devoir faire ses preuves ailleurs, loin des finances sur lesquelles
des soupçons de détournement de fonds ont commencé à planer. Mais à vrai dire,
ce nouveau gouvernement ne comporte aucun changement majeur. On a pris les
mêmes pour recommencer à tourner en rond. Ce qu’il est à retenir comme
enseignement de ce remaniement «technique», c’est que Yayi Boni, apparemment
dépassé par les exigences de la fonction présidentielle, ne sait plus en
réalité ce qu’il veut et où donner de la tête. A l’évidence, il est en pleine
confusion et perd visiblement vite les pédales en raison de son inexpérience
politique et de son incapacité mentale à gérer un pays. En moins de deux ans au
pouvoir, le Président béninois est passé maître dans l’art de détourner les
Béninois des questions quotidiennes préoccupantes. En procédant presque tous
les trois mois à la nomination de nouveaux ministres, il sème la confusion dans
l’esprit des Béninois qui commencent à s’impatienter et qui attendent
indéfiniment des résultats concrets de ses actions. Il veut leur faire croire
que l’immobilisme et l’incompétence affichés de son gouvernement ne sont que
l’œuvre de quelques ministres plaisantins. Il est tout de même grand temps
d’arrêter de se foutre des Béninois ! La réalité, c’est que les ministres sont
dramatiquement remerciés sans raisons valables au moment même où ils commencent
à s’imprégner des dossiers importants et dont ils s’apprêtent à s’attaquer.
Yayi Boni fait tout ce qui lui passe par la tête et conduit lentement mais
sûrement, le pays vers une destination que lui-même ignore. Un tel conducteur
est un danger public. Il faut le dire. On ne nomme pas les ministres sur un
coup de tête et on ne les jette pas non plus comme des papiers kleenex pour incompatibilité d’humeur
avec le Chef de l’Etat mais c’est malheureusement ce qui se passe au Bénin.
Yayi Boni par son égoïsme morbide et son inconstance décisionnelle, mène le
pays vers l’abîme et personne n’est, pour l’instant, capable de l’arrêter.
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