Risque d'enlisement des grands dossiers actuels de la République
A
quoi joue le Gouvernement !
In la Nouvelle Tribune-L'opinion publique nationale est attentive à la suite
que l'Etat entend donner aux grands dossiers à scandale qui sont aujourd'hui,
d'actualité. Et, le silence observé depuis quelques jours par le gouvernement
sur ces sujets, laisse déjà d'aucuns perplexes sur la bonne foi du gouvernement
à conduire jusqu'au bout, ces dossiers...
Aussitôt que l'on
s'est fait à l'idée que le Bénin a définitivement tourné dos aux traitements
lapidaires des grands scandales révélés au grand jour, que la déception semble
revenir au galop. Si non, comment comprendre les atermoiements que l'on
remarque dans le traitement de certains dossiers scandaleux comme celui des
deux députés élus de la liste Fcbe du chef de l'Etat, qui jusqu'ici, n'ont pas
encore connu une évolution notable. En effet, il est connu de tous que le
premier magistrat du pays, en saisissant l'Assemblée nationale pour demander
aux députés de mettre à la disposition de l'inspection générale de l'Etat, les
anciens directeurs généraux de la
Société béninoise d'électricité et d'eau, Célestine
Adjanohoun et Luc da Matha Santana aura agit contre les règles de l'art. La
bonne stratégie, si Boni Yayi entend véritablement à faire toute la lumière sur
cette question, aurait été d'instruire directement le procureur de la République pour que
celui-ci se saisisse du dossier. Pour ne pas l'avoir encore fait, le chef de
l'Etat ne ralentit-il pas l'aboutissement rapide de ce scandale de la Sbee qui tient beaucoup à
cœur à ses concitoyens! Le même constat se fait au sujet du dossier Gbadamassi,
relatif à l'assassinat du juge Coovi. Jusque là, soit un an après, aucune suite
ne lui est donné. C'est comme si, celui-ci étant devenu un allié du pouvoir, on
avait purement et simplement décidé de ranger cette affaire, au grand dam de la
population béninoise qui brûlait pourtant d'impatience d'y connaître la
vérité.
Par ailleurs, pour ce qui est de l'affaire Séfou Fagbohoun, vu qu'il s'agit
d'un élu du peuple, dont l'élection a été entérinée par la Cour Constitutionnelle,
il importait au gouvernement de venir expliquer à ce peuple qui a élu à
l'Assemblée nationale le candidat du Madep, les raisons concrètes pour
lesquelles ce dernier ne pourrait recouvrer sa liberté ; en ne le faisant pas
ainsi, l'Etat laisse en suspend une affaire qui, à la longue pourrait le desservir.
La question des Gsm est encore un point saillant sur lequel le gouvernement
devait s'exprimer, non pas uniquement pour se disculper au sujet des raisons
de la suspension des réseaux Télécel et Areeba, mais spécialement pour exposer
par quelles manières, le gouvernement pourra compenser les dommages causés aux
centaines de milliers de personnes qui font malencontreusement les frais de
cette situation. Même si, aujourd'hui, le peuple se découvre être en admiration
devant les actions du chef de l'Etat, il n'en demeure pas moins qu'il le suit
de très près et attend de lui, des réactions promptes par rapport aux dossiers
à scandales mis au grand jour par la force des choses. Il y va de la
crédibilité de la nouvelle équipe au pouvoir.
Belly Kpogodo