La crise
politique qui secoue le Bénin depuis un moment et dont la manifestation est
le meeting de Kouhounou le mercredi 12 mars 2008, commence par inquiéter
certains proches du chef de l'Etat qui se demandent quoi faire. Une question
tout à fait légitime, laquelle interpelle avant tout Boni Yayi qui dispose
tout de même une porte de sortie de crise.
Déjà, des tentatives pour calmer la tension politique et amener Boni Yayi à
respirer. Selon des informations qui nous sont parvenues, certains proches du
chef de l'Etat seraient décidés à l'amener, quoi que cela coûte, à calmer le
jeu. Une logique qui malheureusement contraste avec la réalité sur le terrain
où, depuis le retour de Boni Yayi de Dakar, certains zélés en quête de faveur
auprès du chef de l'Etat ont commencé par s'illustrer négativement. Ils n'ont
trouvé comme stratégie que d'injurier tous les hommes politiques ayant
participé au meeting du mercredi 12 mars 2008 à Kouhounou. Certains parmi eux
parlent de vieille classe politique comme si autour du chef de l'Etat, les
dinosaures tels que Moïse Mensah, Albert Tévoédjrè, Codjo Achodé, Robert
Dossou, Mathurin Nago, Alexandre Hountondji, pour ne citer que ceux-là, sont
jeunes par rapport à ceux qui étaient à Kouhounou. Des interventions qui
laissent croire à tort ou à raison que face à la situation, le camp de ceux
qui se réclament yayistes sont pour le tac au tac. A moins que Idrissou
Ihrahima, Nazaire Dossa, Galiou Soglo et consorts ne soient des trouble-fêtes
qui tentent de jouer leur numéro en solo. N'empêche, face à la situation
actuelle, Boni Yayi n'a qu'une seule porte de sortie si seulement, il tient à
aller sans difficultés au terme de son mandat. Il s'agit pour lui de calmer
le jeu en menant les démarches qu'il faut vis-à-vis de tous les partis politiques
impliqués dans le meeting de Kouhounou. Certains trouvent cela déjà
impossible, parce que ce n'est plus de la nature de l'homme, depuis qu'il a
accédé à la magistrature suprême, de poser de tels actes. D'où la difficulté
pour ceux-là qui souhaitent vivement qu'il surprenne tout le monde en calmant
le jeu, au lieu de laisser les siens envenimer la tension. Un comportement
d'ailleurs désapprouvé par le Parti national Ensemble dont le président
sortant, Jean-Pierre Ezin, a été on ne peut plus clair : « Loin
d'être une menace, la sortie du 12 mars 2008 de certains partis et
regroupements politiques dont les excès nihilistes évidents dans le langage,
ne signifient rien est une opportunité à saisir. La réplique manifestement
improvisée de certaines personnes de la mouvance présidentielle, qui croient
que celui qui est plus vieux que moi est nécessairement moins valable que
moi, n'est nullement appropriée. L'âge ne peut être la ligne de démarcation
entre les patriotes et les apatrides ». Boni Yayi aura donc tout à
gagner en cédant à la volonté de ceux qui lui conseillent de calmer le jeu.
Ce n'est que la seule porte de sortie véritable de crise.
Mis
à jour le ( Mercredi, 19 mars 2008 22:14 )
|