"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

A l’orée des prochaines élections municipales, les Zémidjans font l’objet d’une attention particulière. Les prétendants aux fauteuils des mairies rivalisent de stratégies autour de cet électorat qui semble d’ores et déjà exposé à la manipulation...

Conscients du fait que les zémidjans constituent un réservoir de voix,  les futurs candidats aux élections municipales ne cessent de développer des stratégies en vue de leur conquête. Le fait, bien que décrié par le passé est devenu cette fois-ci trop criard et les conducteurs de taxi-motos semblent  prêtés flanc au jeu des politiciens. Pire, on a l’impression qu’ils optent pour la politique du plus offrant. Aujourd’hui, on constate que les associations de zémidjans qui ont vu le jour pour soutenir tel ou tel autre parti politique changent de camp. Récemment, on a assisté à la fusion d’un certain nombre de ces associations pour soutenir les idéologies d’une politique bien définie. De même, la participation de cette corporation aux diverses marches laisse entrevoir que les conducteurs de taxi-motos ne sont pas assez forts pour résister aux promesses des hommes politiques ou du moins à leurs discours intéressés. Des propos recueillis auprès de certains zémidjans révèlent que certains sont prêts à soutenir plusieurs candidats à la fois pourvu qu’on les y intéresse. « C’est notre argent, et nous ne pouvons pas refuser s’ils nous le donnent » ; « Nous sommes prêts à faire dans l’immédiat ce qu’ils veulent mais au fond, nous savons ce qui est dans notre cœur » ; « Nous pouvons crier derrière Paul le matin et le soir vous allez nous voir avec Pierre, là n’est pas le problème. L’essentiel c’est de faire un bon vote. » Telles sont entre autres les déclarations qui prouvent que les zémidjans peuvent être facilement manipulés lors des échéances électorales. Mais il est aussi important de souligner que dans cette ambiance, certains zémidjans gardent leur tête sur les épaules. D’abord, ils ne sont pas aptes à laisser leur petit job pour un quelconque meeting ou marche de soutien. Ces derniers se disent responsables et conscients de leur devoir de citoyen. Ils estiment qu’il faut soutenir les meilleurs candidats et non le plus offrant. Il y en a même qui sont foncièrement contre la transhumance et n’entendent pas laisser leurs traditionnels candidats. Ils considèrent les promesses électorales comme des insultes et n’envisagent donner leur suffrage qu’aux candidats qui leur réservent une place de choix dans leur programme de société.

Judicaël-Rock HOUNWANOU