Soutien suspect au Doyen de la Faseg/Uac :
Le conseiller du chef de l’Etat, le professeur Fulbert Géro Amoussouga a choisi le Bureau d’union d’entité de la Faculté des sciences économique et de gestion (Faseg) pour vilipender les actions salvatrices de l’Union nationale des scolaires et étudiants du Bénin (Unseb) qui a revendiqué la manifestation du 24 novembre dernier.
Manifestion dont l’ultime objectif est selon les organisateurs, est de barrer le chemin au doyen de la Faseg pour son intension de transformer cette faculté classique en une école de formation professionnelle. Après donc l’émeute qui a mis en état d’alerte général le campus d’Abomey-Calavi, Géro Amoussouga choisi cette fois-ci utiliser les étudiants contre eux-mêmes pour se faire justice ou pour restituer la vérité.
« … L’incident du lundi est survenu après que les responsables de l’Unseb aient brutalisé le garde du corps du doyen. Celui-ci s’est vu retirer son béret par les dirigeants de l’Unseb ; comme si cela ne suffisait pas, ces derniers particulièrement en la personne de Landry Makponsè s’en est pris à son arme, révélant une volonté manifeste de porter main au doyen et c’est ainsi qu’en discutant l’arme, il eut malheureusement détonation dont quelques balles échouèrent sur certains étudiants innocents, qui en ont payé le prix.
Et nous tenons aussi à rappeler à la communauté universitaire et à l’opinion publique qu’en aucun moment de l’événement, le doyen de la Faseg ne détenait de révolver sur lui… », mentionne le Bue-Faseg dans une déclaration en date du mercredi 10 décembre 2008.
Landry Makponsè a-t-il réellement discuté l’arme et le béret du garde-corps ?
Au vu de la déclaration du Bue-Faseg, deux analyses sautent à l’œil. Si tant est que le Bue est né pour défendre l’intérêt des étudiants en situation difficile, pourquoi avoir attendu si longtemps (l’incident est intervenu le 24 novembre et ce n’est que le 10 décembre que le Bue sort sa déclaration) pour réagir. Mieux si comme le dit la déclaration, Landry Makponsè a discuté l’arme et le béret du garde-corps, il serait la victime des premières munitions sorties du pistolet.
Mais ce n’est pas le cas, c’est plutôt André Assé et six autres étudiants qui ont reçu les coups. Selon une autre analyse de journaliste ayant suivi la scène « s’ils s’étaient contentés de rapporter les faits tels qu’ils pensent l’avoir vécu de leur côté, les responsables du Bureau d’union d’entité (Bue) de la Faculté des sciences économiques et de gestion (Faseg) auraient agi en toute responsabilité. Le temps que la justice fasse son travail dans cette affaire. Mais ils sont allés loin, en portant des jugements qui semblent laisser croire que le garde du corps n’en est pour rien. Encore moins, le Doyen Amoussouga. ». En qualifiant d’ailleurs cette fusillade « d’incident » caractérisé par la détonation de quelques balles », le Bue-Faseg démontre sans doute qu’il n’y avait pas sujet à paniquer. Et même si c’était le cas, ils imputent d’office la responsabilité aux étudiants qui auraient tout provoqué.
Amoussouga sème la confusion
Dans les arcanes de la Marina, des noms de conseillers sont cités pour être rejoindre les rues. Pour bavure et trouble à l’ordre publique. Le chef de l’Etat veut mettre hors de ses conseillers le professeur que vomi la communauté universitaire. Une commission secrète est mise sur pied et étudie le cas Géro Amoussouga afin que les responsabilités soient situées.
Pire, pour des missions à peine sures, le conseiller technique à l’économie ne dispose plus de l’axe de pique au sein du collège des conseillers. et pour regagner la confiance de ses pairs et surtout du chef, le doyen de la Faseg utilise actionne un groupuscule d’étudiants furent-ils responsables de leur pairs. La manœuvre consiste à tronquer les informations pouvant compromettre sa réputation.
Des étudiants marionnettes sont ainsi dispersés çà et là sur le campus pour fournir des informations autres que vraies aux membres de la commission. Ils sont en réseaux et sont en ce moment les seuls qui orientent la commission vers les pistes d’enquêtes.
Le Synares attaqué
Ce faisant, le Bue-Faseg, défend sans porter des gants, le Doyen Amoussouga et son garde du corps. Et ceci contre les nombreuses autres réactions contradictoires enregistrées depuis ce drame. Mieux encore, le Bue-Faseg n’hésite pas à attaquer le Syndicat national de la recherche et de l’enseignement supérieur (Synares), qui a réagi en son temps, contre la fusillade.
« ….Il est à décrier la largesse avec laquelle ils appréhendent la situation. Leur communiqué est à la limite incorrecte et ne dénote pas en réalité de la crédibilité d’un syndicat qui de surcroît est un syndicat d’éducateurs… » affirme cette organisation. Et de conclure avec un ton presque moralisateur : « Nous exhortons le Synares à beaucoup de sérieux dans ses déclarations et à prendre de la hauteur face à toute situation afin de ne pas fissurer le mur d’estime et de crédibilité que nous avons érigé à l’égard de leur personnalité d’éducateur… ».
Franchement, on tombe des nues face à de tels propos de la part des responsables étudiants après la fusillade de leurs camarades , avec à la clé un bilan non négligeable de huit blessés dont certains porteront pour longtemps les séquelles. Qu’ils en arrivent donc à s’en prendre ainsi à leurs enseignants, qui comme beaucoup de Béninois, condamnent vivement le drame, il est à déduire facilement qu’ils jouent à l’avocat du diable. Si ce n’est pas cela, ça y ressemble.
Manipulations et intéressements ?
Au demeurant, il faut craindre tout simplement que le Bue-Faseg, soit objet de manipulation de la part des auteurs de ce drame, déterminés à écarter une culpabilité qui ne fait plus l’ombre d’aucun doute. La voie choisie ne semble pas, en tout cas, la meilleure, car la déclaration partisane du Bue-Faseg, loin d’être une parole d’évangile, donne plutôt à voir sur les manœuvres décriées à la Faseg.
Sans doute que l’ardente défense que fait le Bue-Faseg de la réforme incriminée, répond à la même logique. Une réforme à controverse, décidée de façon unilatérale. Une réforme prétexte-t-on, dresse le tapis au Système Lmd, à travers une nouvelle filière à la Faseg. Reste que sa mise en œuvre n’aurait connu ni la participation, ni l’autorisation des autorités au plus haut sommet du ministère de l’enseignement supérieur. Le nouveau ministre en charge de ce département, François Abiola l’a certifié, lors de sa visite aux étudiants blessés alors hospitalisés au Cnhu de Cotonou.
Jamais, dit–il, son ministère n’a été informé d’une telle réforme, encore moins les autorités rectorales qui en éprouveraient également une totale méconnaissance.
Casimir Kpédjo
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