"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

In  le Matinal [24 août 2007]-Le meeting de remerciement au chef de l'Etat tenu au stade municipal de Parakou en présence du 3ème secrétaire général du gouvernement Kana Boco Gaba a connu l'intervention du préfet Alassane Séïdou Gado. L'autorité de tutelle des communes des départements du Borgou et de l'Alibori a, à l'occasion, désavoué l'attitude des hommes politiques qui organisent des marches et meetings tous azimuts de soutien au chef de l'Etat sans réellement changer de comportement. ...

En plein cœur de son intervention à l'occasion du meeting de remerciement au président Yayi Boni pour avoir gardé dans son deuxième gouvernement une fille de Parakou en la personne dae Sakinatou Alfa Orou Sidi, le préfet Alassane Séïdou Gado a déclaré ce qui suit : « Faire des marches, faire des meetings, ce n'est pas ça. Il faut qu'on constate dans vos actes et comportements au quotidien que vous accompagnez réellement le chef de l'Etat. » Les marches et meetings, il y en a un peu de trop. Et cela dérange parfois les autorités préfectorales et municipales qui, au lieu de prendre leur temps à réfléchir sur des questions de développement sont tenues d'accepter et d'assister à ces manifestations folkloriques, au risque d'être traité d'opposants au régime du changement. Ce sont de véritables instants de perturbations qui ne permettent pas aux autorités préfectorales et communales de disposer de leur temps pour se reposer puisque souvent ce sont leurs week-ends qui sont exploités. Or, les autorités communales et préfectorales n'ont pas toujours les mêmes centres d'intérêts politiques que ces personnalités. Les marches et les meetings sont simplement des folklores. Et souvent le public ne vient pas en entier de façon spontanée. Les populations ne sont toujours pas acquises à la cause de ses meetings. A Parakou samedi dernier, ce sont quatre titans qui ont convoyé des centaines de parents des zones rurales pour prendre part au meeting. D'ailleurs dans les programmes de déroulement des cérémonies, il est toujours prévu entre deux interventions, une animation culturelle. Et entre la kyrielle d'interventions, plusieurs groupes folkloriques se succèdent au podium et se font gratifier de quelques billets de banque qui, parfois, créent des tensions populaires lors de la répartition de ses miettes. Où trouvent-ils tant d'argent pour toujours organiser des meetings ou des marches de remerciement ou de soutien ? Pourquoi certains parmi eux demandent aux populations de ne pas suivre l'argent alors qu'ils en distribuent eux-mêmes ? Faudrait pas qu'ils se retrouvent un jour dans les mailles de l'inspection générale de l'Etat pour corruption et achat anticipé de conscience des électeurs. Si ce n'était pas du folklore, comment comprendre, qu'en présence d'un technicien, d'un cadre émérite, fonctionnaire à la présidence de la république qui plus , est 3ème secrétaire général du gouvernement, que ce soit un député qui représente le chef de l'Etat ? En tout cas, pour le préfet Alassane Gado, il faut rompre et finir avec ces marches et ses meetings qui n'apportent rien de concret ni en information, ni au développement de la cité. Il faut plutôt changer de mentalité, se mettre résolument au travail, pour aider le président de la république qui mène un combat de gladiateur contre la corruption et tous les maux qui minent le développement du pays.

Jean-Claude Kouagou