"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Suite aux menaces d’installation forcée du maire:

  Dangbo en état de siège depuis hier
In  Matinal-13 juin 2008

Les environs immédiats de la mairie de Dangbo et les quartiers environnants ont été fortement militarisés dans la nuit du mercredi 11 au jeudi 12 juin 2008. Le pouvoir central a ordonné au préfet de l’Ouémé et du Plateau de faire déployer une horde de militaires dans la localité pour contourner les groupes politiques qui ont préparé l’installation forcée du maire élu pour la matinée d’hier.

La commune de Dangbo a frôlé la violence hier. Alors que la coalition du Parti du Renouveau Démocratique (Prd) de Me Adrien Houngbédji, du Mouvement pour la Démocratie et le la Solidarité (Mds) de Sacca Fikara, de l’Union pour le Travail et la Démocratie (Utd) de Justin Agbodjèté et les indépendants qui ont élu le maire Clément Gnonlonfoun et ses différents adjoints, le 04 juin dernier, en l’absence de l’autorité de tutelle, prenaient les dispositions matériels et stratégiques pour installer les nouvelles autorités dans leur fonction par la force, une horde de gendarmes et de militaires ont été déployés tard dans le nuit du mercredi au jeudi, dans cette localité. Armés jusqu’aux dents, ils auraient reçu des consignes fermes pour faire éviter, quoi qu’il en coûtera, la tenue de cette cérémonie d’installation du maire Gnonlonfoun et de ses deux adjoints. Selon les informations glanées sur place et plus tard à la préfecture de l’Ouémé et du Plateau à Porto-Novo, la consigne serait arrivée de Cotonou un peu après 18 heures, le mercredi soir. Il s’agissait pour le préfet Inès Houessou Aboh de prendre ses responsabilités en vue de mettre hors d’état de nuire tous les manifestants qui projetaient installer leur maire par la force. Une réquisition serait, quelques heures plus tard, adressée au commandant de la compagnie de Porto-Novo et son homologue de l’Ecole nationale supérieure des armées (Ensa) de Porto-Novo basée au pont à l’entrée de la ville, pour mettre à la disposition du préfet les hommes nécessaires pour cette mission. Déjà à 20 heures, tous les soldats sollicités étaient mobilisés pour la cause et ont été convoyés par petits groupes sur Dangbo. Il faut préciser que la préfecture a dû recourir au service de l’Ensa parce qu’avec la même situation qui prévaut à Avrankou et l’état de siège qui en a résulté, on a noté un certain déficit en soldats dans les garnisons des départements de l’Ouémé et du Plateau pour d’autres opération est du genre. Les soldats convoyés, le mercredi soir, à Dangbo ont été déversés à la mairie et dans les locaux de l’arrondissement central. C’est vers 07 heures, hier, que le chef du peloton a commencé par les positionner sur le terrain. En moins de 20 minutes, l’arrondissement central est bondé de flics. On se croirait dans les rues de Beyrouth. Tout le monde se posait la question de savoir ce qui allait se passer, sans pour autant avoir vraiment de réponse. Et entre temps, tout attroupement de plus de deux personnes a été interdit et les voitures qui passaient sont contrôlées. Pendant ce temps, des véhicules bourrés de soldats avec sirène hurlante, faisaient le tour des vons de Dangbo pour empêcher les manifestants de prendre par des raccourcis pour contourner les éléments des forces de l’ordre. Certains soldats, le téléphone collé à l’oreille, informent au fur et à mesure Porto-Novo de l’évolution de la situation. Vers 11 heures 30 minutes, un cortège officiel débarque à Dangbo et renforce la psychose des populations. Certaines personnes et les élèves surtout, commencent par courir dans tous les sens. On saura plus tard que c’est une importante autorité de l’Etat qui était venue faire le point de la situation après les coups de fils qui se succédaient. L’installation forcée du maire élu, M. Gnonlonfoun, et de ses deux adjoints qui avait été annoncée, venait ainsi d’échouer. L’autorité de tutelle à qui les conseillers de l’opposition ont écrit pour lui demander en vain le procès verbal qui constate l’élection du maire Clément Gnonlonfoun, venait ainsi de montrer tacitement que l’acte était illégal. La situation d’hier à Dangbo confirme également le fait qu’on dit que c’est seulement la décision de la Cour Suprême qui pourra permettre de dénouer la crise. Malgré l’état de siège qui risque de se poursuivre pendant des jours encore, on apprend que les instigateurs du mouvement d’hier, ne sont pas encore prêts à baisser les bras. Après avoir compris l’impossibilité d’installer le maire, Clément Gnonlonfoun, le président du Mds, Sacca Fikara, très déçu, a réuni, vers 16 heures, dans son bureau à l’Assemblée Nationale, la presse pour déplorer la situation. Sacca Fikara en a profité pour revenir sur le cas d’Avrankou, la dizaine de blessés et les dégâts matériels qui ont suivi. C’est lui qui a annoncé à la presse que des ministres étaient aussi hier à Dangbo au lieu de venir répondre aux questions de la représentation nationale sur les arrêtés pris par certains préfets pour interdire l’installation de certains conseils municipaux et communaux. Le premier questeur, Sacca Fikara condamne le gouvernement, et en premier, le chef de l’Etat qui ne respecte pas, selon lui, les textes de la République au point où ses ministres boycottent les travaux à l’Assemblée Nationale et renforcent les perturbations dans les communes dans lesquelles le pouvoir a refusé l’installation des autorités légalement élus.

J-Ch. H.


13/06/2008
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