Suspension des réseaux Moov et Areeba
Les désagréments s'amplifient
[25 juillet 2007]-In Matinal-Le vendredi 13 juillet 2007 restera gravé dans la mémoire des abonnés des réseaux Gsm Moov et Areeba. C'est en effet ce jour qu'ils ont été coupés, plongeant du coup des milliers d'abonnés dans le silence total, et allongeant la liste déjà kilométrique des chômeurs sur le carreau. ...
« Carte sim absente, service limité, recherche… » ; Ce sont les messages qu'affichaient les téléphones portables de tous les abonnés des réseaux Moov et Areeba, ce vendredi 13 juillet 2007. Malgré l'échec des négociations, certains Béninois gardaient l'espoir que leurs réseaux favoris ne seraient pas déconnectés. Grande a été alors leur surprise lorsque le couperet est tombé sur la tête de ces deux opérateurs Gsm. C'est le cas de Damien Cakpo qui déclare n'avoir jamais pensé que cette menace puisse être appliquée. Pour lui, le nombre d'emplois qu'ont créés Moov et Areeba, en plus du nombre d'abonnés et la volonté du chef de l'Etat d'attirer les investisseurs privés, n'auraient pas permis l'application d'une telle mesure. Arsène pour sa part n'est pas d'accord avec la façon dont ces opérateurs sont traités. Pour lui, la continuité de l'Etat a été foulée au pied. Il pense aussi que ces opérateurs Gsm n'auraient pas exploité ainsi ce secteur si des autorités béninoises n'avaient pas donné leur bénédiction. « Je suis d'accord pour que la licence soit réévaluée, mais il faut que toutes les autorités impliquées dans ce dossier soient aussi poursuivies et qu'elles rendent compte », soutient-il.
Cabines téléphoniques fermées, gérants à la traîne
La conséquence de cette décision de suspendre les opérateurs Moov et Areeba a pour première conséquence la perte de milliers d'emplois directs ou indirects créés par ces deux opérateurs. Ainsi, en plus des employés de ces deux réseaux qui se retrouvent au chômage, bon nombre de cabines téléphoniques sont désormais fermées. Sylviane gérait jusque là une cabine téléphonique. Depuis que cette décision est tombée, elle est condamnée à rester à la maison, criblée de dettes de cartes de recharge dont les chances d'écoulement sont presque insignifiantes. Richard T. est étudiant à l'Université d'Abomey-Calavi. Pour joindre les deux bouts, il a investi toute sa bourse dans le Gsm. Aujourd'hui, il se retrouve dans la même situation que Sylviane. « Qui va me rembourser afin que je puisse honorer mes engagements vis-à-vis de mon fournisseur ? », se demande-t-il. Les perdants dans cette bagarre de titans à en croire Richard, ce sont finalement les pauvres. « Des investissements ainsi à l'eau dans un pays qui prône l'investissement et l'initiative privée, je crois que ce n'est pas bien. L'Etat béninois aurait dû trouver une autre solution plutôt que de sacrifier des milliers de Béninois sur l'autel des 60 milliards réclamés de la part des deux opérateurs », s'indigne un opérateur économique béninois.
Libercom et Bell Bénin débordés
Depuis ce fameux vendredi 13 juillet 2007, les devantures des sièges de l'opérateur public Libercom, et du seul privé à savoir Bell Bénin, ont été prises d'assaut par une vague de nouveaux abonnés contraints par les événements. « Je n'ai jamais voulu être un abonné de ce réseau mais par la force des choses et vu l'attitude jusqu'au-boutiste de notre gouvernement, je n'ai d'autre choix que de me procurer une nouvel carte sim pour ne pas être ainsi coupé du monde », explique un client en attente dans une longue file. Dans ces conditions où tout le monde veut se faire servir, la bousculade est inévitable. Les forces de sécurité publique ont été mises à contribution ce vendredi pour contenir tout débordement. Jusqu' à l'heure actuelle, l'affluence était toujours aussi grande. A ce rythme, l'opérateur public n'a pas pu supporter la pression puisqu'on parle déjà de rupture. Cette situation difficile pour certains, constitue une belle occasion pour d'autres de faire de bonnes affaires. Bonjour donc à la spéculation. Ainsi, ces derniers s'arrangent pour se procurer des cartes sim qu'ils revendent sur le marché noir trois fois plus cher. Un client découragé par la longue file et la bousculade devant le siège de Libercom affirme s'être résigné à racheter la carte sim avec un jeune homme pour la somme de 15.000Fcfa. Pendant que certains abonnés Moov et Areeba s'activent pour rester connectés à travers les deux opérateurs restants, d'autres continuent de croire en un revirement de la situation. Souhaitons pour eux que cet espoir se réalise. Espérons aussi que Libercom et Bell Bénin puissent supporter le déferlement des milliers d'abonnés qui basculent du coup à leur avantage ; surtout que ces derniers temps, les plaintes quant à la qualité de la communication se font de plus en plus entendre.
Christian Etèkpo
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