"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Ecrit par Perpetue ZODEHOUGAN AGOSSOU
mercredi, 30 avril 2008 11:58

Bien que les choses soient claires, les ténors de la liste Fcbe du Plateau d'Abomey ne s'avouent toujours pas vaincus. Les raclées qu'ils ont essuyées ne les empêchent pas de multiplier des actions pour montrer au Chef de l'Etat qu'ils contrôlent la situation. Les délations et autres manœuvres politiciennes sont abondamment mises à contribution. On intoxique, on désinforme. La naïveté de la population constitue malheureusement le terreau fertile de cette machination.
Quatre jours après le scrutin du 20 avril dernier qui s'est déroulé dans des conditions particulièrement difficiles, les regards sont désormais tournés vers la Cena pour la proclamation des résultats. Mais en attendant, les tendances provisoires compilées dans les bureaux de vote continuent d'occuper l'opinion publique. Chaque formation politique va de sa stratégie pour s'octroyer la victoire. Même dans les localités où les choses sont claires, de grandes manœuvres sont aujourd'hui engagées pour inverser les tendances. Sur le plateau d'Abomey où la Fcbe a été surpris par les résultats, l'heure est désormais à la grande intoxication. Les ténors de la Fcbe qui ne veulent pas s'avouer vaincus de peur de subir la colère du Chef de l'Etat, inventent des histoires à endormir le peuple. Une forte pression est mise sur la population pour les amener à ne plus croire aux résultats sortis des urnes. C'est d'ailleurs sans vergogne qu'on met au cœur de cette campagne d'intoxication la Cour Suprême qui est constitutionnellement compétente pour juger les contentieux relatifs aux élections locales. « Le pouvoir nous appartient. C'est nous qui contrôlons la Cour Suprême chargée de confirmer les résultats des élections du 20 avril 2008. C'est nous qui nommons ses membres. Ceux qui jubilent déjà peuvent se désillusionner… ». Voilà le genre de message qui circule sur le plateau d'Abomey. Ceci confirme d'ailleurs les appréhensions que les uns et les autres ont quant à la sincérité des résultats qui pourraient être proclamés à l'issue du scrutin du 20 avril dernier. Tout est en effet mis en œuvre pour que la joie de ceux qui ont régulièrement gagné ce scrutin soit de courte durée, surtout que l'option faite est de jouer sur la naïveté des populations. De toutes les façons, le président Boni Yayi doit pouvoir ouvrir grandement les yeux pour savoir qu'il n'a plus intérêt à compter sur certaines personnes qui n'ont rien fait pour que les résultats issus des urnes confirment qu'ils ont effectivement la maîtrise de leurs fiefs électoraux respectifs. Plutôt que de se laisser berner, il devrait sonner la fin de la diversion en rappelant ses collaborateurs à l'ordre.