"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

YAYI BONI A Kandi,


23 novembre 2007 -  Ia presse du Jour
La population n'est pas sorti; Fin d'état de grace déjà ?


Lundi 19 novembre 2007. Le Chef de l’Etat était en tournée à Malanville, Banikoara et Kandi. Le Président était en compagnie de la figure du protectorat du " Yayisme ", Madame Le Ministre, masculin exigé, Sakinatou Orou Sidi. Au stade Sacca Kina Guézéré, plusieurs femmes bénéficiaires des crédits du bonheur ont fait un déplacement pour témoigner au Chef leur gratitude en brandissant produits alimentaires, pharmaceutiques…. Le Président a été surpris d’être étonné par l’accueil plutôt décevant qui lui a été réservé par les populations de Kandi. Comparaison n’est pas raison. Bien sûr que oui. De Parakou à Malanville en passant par Banikoara, les populations se sont bousculées pour voir le " Père de la Nation ", expression impropre dans un régime démocratique. A Kandi, les populations ont établi un autre ordre de priorité : vaquer à des occupations champêtres ou à des causeries sur l’actualité locale sous les arbres. Etonnant, n’est ce pas ? Il a fallu qu’on instruise avec un ton bien pédagogique les élèves du CEGI de Kandi pour qu’ils sortent pour grandir une foule qui, visiblement, refuse de croître. La déception du Président est bien perceptible. Il n’est pas allé par quatre chemins pour le signifier dans le micro du stade : " Lorsque je venais pour des rencontres politiques, je vous voyais nombreux. Aujourd’hui que je suis venu pour une question purement économique, vous n’’êtes pas sortis. Cela n’est pas bon " Tendons-nous vers la fin de l’Etat de grâce ? Question bien difficile pour un président toujours hyper populaire selon les services de propagande de la Présidence de la République. Pour le politique, il n’y a pas de fait social anodin. Il est toujours symptomatique de quelque chose. Les organisateurs, depuis peu, contraignaient les enfants des classes maternelles à dire " Merci " au Président de la République à chaque tournée. Fort heureusement, il y a eu Kandi pour refuser l’hypocrisie. A Kandi, Boni Yayi voudrait faire un show. Il voudrait bien être le Johnny Halliday de la circonstance. Ce fut un coup bien administré par les populations. Le président s’est retourné avec bien de regrets qu’il aura à ranger dans le grenier de ses premières déceptions dans son fief supposé naturel. A Kandi, le Président n’a pas éprouvé le même sentiment qu’un Johnny Halliday dans ses mégaconcets : Ces marées humaines, ces ovations, ces volontés à serrer la main à la star. Le charisme est une notion indéfinissable, qui relève de l’irrationnel. Ce qui s’est passé à Kandi devrait inquiéter les instituts imaginaires de sondage qui examinent avec tant d’optimisme les courbes de popularité du Président. Kandi annonce-t-il ainsi la fin de l’Etat de grâce pour le " messie " ? En tout cas, à Kandi, le Président était déçu. Et comme, il est raisonnablement intelligent, il prendra la mesure de l’incident en allant à la rencontre de lui-même, s’il le veux, je lui suggère, le silence des grottes cachées sous les toits de Dassa-Zoumè, pour découvrir les ressorts qui se cassent lentement mais sûrement dans la machine du grand mouvement populaire dont il se veut le promoteur....... En attendant de faire cet exercice, il pourrait bien retenir la piste de reconstruction de l’éminence olympienne à la parole rare…., gage de respect.

Herbert Houngnibo



26/11/2007
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