"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

A quatre mois des échéances municipales de 2008 :

 Veillée d’armes dans les partis politiques traditionnels

[3 octobre 2007] -In Le Matinal -La classe politique traditionnelle semble avoir abandonné le terrain. A quatre mois du renouvellement des premières équipes municipales et communales, ce n’est en tout cas, pas encore la grande mobilisation. ...

Comment s’organise t-on dans les partis politiques traditionnels à quelques mois de l’échéance fatidique du renouvellement des conseils municipaux et communaux ? La question préoccupe bien des observateurs. On ne voit rien et nombre d’entre les responsables de ces groupes politiques ont préféré le repli. Est-ce déjà la retraite politique ou une manière de reculer pour mieux gérer la situation ? Autant d’interrogations au regard de leur absence qui ne s’explique quand on tient compte de l’enjeu des élections municipales, communales et de la désignation des chefs de quartiers et de villages. Et puis, sans une préparation conséquente, ces partis politiques auront forcément du mal, à l’allure où vont les choses, à contrôler leurs fiefs et à percer les autres coins électoraux. Surtout que les groupes Cauris et alliés se montrent plus déterminés, occupent mieux le terrain et semblent de plus en plus aguerris pour la cause. C’est certainement cette situation qui a commencé par inquiéter du côté de la Renaissance du Bénin et a obligé son leader charismatique, l’ex-président Nicéphore Dieudonné Soglo a sortir de sa léthargie pour annoncer les couleurs à travers les récentes marches organisées tous azimuts dans la ville de Cotonou. Si ces sorties répétitives sont un signal bien fort, il reste qu’elles soient entretenues pour permettre aux responsables de la Renaissance du Bénin de reprendre l’électorat de la ville. Ce qui n’est pas sûr quand on prend en compte les résultats des dernières consultations électorales dans les deux circonscriptions qui composent Cotonou. Les premiers ratés datent des élections présidentielles de mars 2006. Et le comble aura été les législatives dernières. D’abord, c’est la force de frappe de la mouvance présidentielle qui aura été plus étonnante. Pour une première sortie, elle a réussi à s’imposer dans bien des localités et a pu décrocher un député.

Et le Parti du Renouveau Démocratique (Prd) de Me Adrien Houngbédji a, de son côté, réussi à reprendre en main ses fiefs qui sont les zones d’Akpakpa et certains quartiers dans la 16ème circonscription électorale. Un ensemble de situations que les responsables de la Renaissance du Bénin sont obligés de prendre en compte.

Ce qui n’est pas actuellement le cas et les récentes marches dans la ville ne peuvent pas aider à régler les énormes problèmes de ce parti qui, pourtant, fait par le passé, la pluie et le beau temps dans la Capitale économique. Et il y a le cas d’Abomey et des autres communes environnantes qui ont jusque là été les bastions au sujet desquels Nicéphore Dieudonné Soglo n’avait aucun souci. Mais les choses semblent avoir beaucoup changé et il va falloir une présence régulière sur le terrain et de nouvelles méthodes pour les échéances prochaines. Les récentes célébrations de la fête de l’indépendance à Abomey avec les moyens mis en œuvre et bien sûr les descentes inopinées des éléments de la mouvance présidentielle dans le département du Zou ne sont pas, elles aussi, de tendance à faciliter la tâche à Nicéphore Soglo par ces temps qui courent. Surtout qu’il met du temps à se rendre à l’évidence de l’élargissement des bases des forces émergentes.

Le Prd aussi dans la tourmente

En dépit des récentes percées du parti de Me Adrien Houngbédji dans Cotonou, le nombre élevé de ses députés à l’Assemblée Nationale, sa situation n’est pas si rassurante. Il lui faut forcément vite sortir et se munir d’une bonne stratégie pour se donner certaines garanties par rapport aux élections en vue. Et pour cause. Porto-Novo et quelques communes environnantes resteront certainement encore sous son contrôle. Mais pour y arriver, il va falloir batailler bien fort pour continuer à faire le plein habituel. Car, les autres tentent déjà par tous les moyens pour être présents à Porto-Novo et environ. Et le transfert de certaines activités du gouvernement à la Capitale ainsi que les diverses actions de micro finance aux pauvres ne seront pas sans effet sur l’électorat de Houngbédji. C’est pourquoi, la présence des militants Prd dans les quartiers inondés par les dernières pluies torrentielles et les millions distribués auront été la preuve que l’heure n’est pas de tout repos. Mais il faut aller plus loin. Certains grands observateurs de la vie politique nationale n’hésitent pas à soutenir l’intérêt pour la Rb et le Prd de conduire les échéances en vue en alliance pour mieux contrôler la situation.

Le Psd, le Fard Alafia et le Madep face à leur destin

Si la situation au niveau du Prd et de la Renaissance est plus reluisante, le cas des formations politiques comme le Parti Social Démocrate (Psd), le Fard Alafia et le Mouvement Africain pour la Démocratie et le Progrès (Madep) semble plus critique. On ne parle plus trop du premier et le récent meeting organisé dans le département du Couffo par certains ténors du parti n’a pas donné l’écho attendu. Mieux, la région est prise d’assaut chaque fin de semaine par les députés de la mouvance et on entend déjà dire que les vacances parlementaires en cours seront mises à profit pour ravir la vedette au groupe Bruno Amoussou dans son fief.


Du côté des éléments du Fard Alafia, il semble également que la solution pour une réelle reprise des activités n’a pas encore été trouvée. Et après le récent congrès de refondation, on a encore abandonné le terrain et les sections semblent ne pas, pour le moment, être au diapason de l’empreinte que les nouveaux responsables tentent d’imprimer au parti.


Et le comble sera le cas du Madep. Outre les problèmes liés à l’isolement politique de son président, l’homme d’affaires Séfou Fagbohoun, le pouvoir vient de choisir un ministre dans le groupe Mahi de Kétou qui constitue une pièce maîtresse de la machine électoraliste du Madep dans le Plateau. Dans ces conditions où le seul financier du parti Séfou Fagbohoun n’est pas libre pour agir comme par le passé et que le retour sur le terrain commence à être très difficile aux autres membres du groupe, il y a bien des soucis pour les responsables du Madep.

Jean-Christophe Houngbo



03/10/2007
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