Prophète hors de chez lui !

vendredi 21 décembre 2007

Arimi CHOUBADE, Quotien le NOKOUE

Rédigé le 21 décembre 2007

Selon le principe de Tlf, on ne devrait pas s’étonner de trouver autant de trou de conjugaison entre Kérékouïsme et Yayisme. Le porte-parole du gouvernement qui déserte, volontiers, ses bases prétendument à Tori pour se faire aduler dans la Vallée de l’Ouémé. Le mode d’emploi abondamment utilisé dans un passé encore très présent dans les esprits à travers les mêmes acteurs que jadis, ne devrait étonner personne.

Il est évident que ce n’est pas tant le désir de faire bouger les lignes dans cette région qui motive l’activisme du plus kérékouïste des ministres du changement. La carte politique en ces lieux obéit à une stabilité à toute épreuve. Démissions, recompositions, changement y ont eu que très peu d’impact. plus d’une décennie que le verrou tient à quelques variances près. Alexandre Hountondji en a conscience. Sauf que dans son cas, il lui fallait bien une étoffe de stratège de terrain en plus de sa stature d’apparatchik. Or, il est bien loin l’époque où il pouvait gagner quelque chose par lui-même, par les urnes, dans son Tori natal. Voilà bientôt trois législatures qu’un certain Erik Houndété lui a imposé la diète absolue.

Une décennie dans le « gouverner autrement », cela laisse des traces. Surtout en matière de coups en dessous de la ceinture. Comme par exemple la diabolisation de l’adversaire qui a tant fonctionné à l’époque de la désogloïsation à marche forcée qui devraient sonner le glas de l’excellence, des équilibres macro économiques, de la croissance forte et de la prime à la démocratie. Le mérite était aux champions de la transhumance, aux taupes rompues dans la déstabilisation de leurs propres partis politiques et aux voleurs de deniers publics.

Que croyez-vous que les gens se disent lors des meetings à répétition à Adjohoun, Avrankou, Dangbo, Missrété ou à Bonou avec quelques excursions sur Sèmè-Kpodji, Adjarra et Porto-novo ? Sous la bénédiction du Porte-parole du gouvernement. De la misère des enseignants, du chômage des jeunes, de l’escroquerie désormais officiellement admise des maisons de Gsm, du délestage sauvage ou de la mort programmée du coton ? Brocarder un Adrien Houngbédji, l’opposant en puissance, vaut toutes les autres préoccupations nationales réunies. Entretenant ainsi l’illusion de l’intrépide courtisan assurant la défense du régime.

L’achalandage des plateaux officiant ces messes en dit long sur les intentions. Que d’anciens compagnons de route du leader du Prd. Heureux désormais de se savoir délivrer de la tutelle maléfique de l’ancien patron. Sans oublier au passage les noms d’oiseau à travers des sortes d’exorcismes publics connus des cercles de bondieuserie. Pour un règne qui se veut sous la protection divine, on ne peut espérer meilleure représentation. Le style allie pitrerie, raillerie, confusionnisme et délation, à souhait. Un des animateurs n’a pas hésité à verser carrément dans le mélodramatique en s’en prenant vertement à la distinction accordée à Me Houngbédji par la République française. Il aurait peut-être souhaité que ce fut la poitrine de son nouveau mentor qui accueille la médaille décernée par Hervé Besancenot dans les locaux de l’ambassade de France à Cotonou.

A défaut de se faire, pourquoi ne pas s’atteler à défaire l’autre ?