"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

SOS idée émergente

Et après la Cen-Sad ?

mercredi 4 juin 2008

Arimi CHOUBADE

Rédigé le 04 juin 2008

 

De nouveaux soucis en perspective pour la machine à idée de l’émergence. Ou plutôt à fabriquer des événements. Un an que la Cen-Sad rythme la propagande. Une bulle qui ne survivra assurément pas au-delà de juin. Dès que l’emblématique colonel libyen et sa suite pléthorique et folklorique auraient levé le camp et pliée la tente présidentielle. Après une kermesse que nos princes prennent pour l’une des meilleures rampes de lancement de leur fameuse émergence engluée dans des approximations récurrentes.

Le Mali, le Niger, le Sénégal, le Burkina Faso et beaucoup d’autres obligés des pétrodollars de Tripoli sont passés par la Cen-Sad sans que le sahel édenien promis ne voit le jour. En lieu et place de la prospérité proclamée, c’est à un processus d’essaimage de rebellions, de fossilisation des régimes, de prédation des libertés fondamentales que les peuples du sud du Sahara sont soumis. Droits de l’homme, démocratie, indépendance économique ne figurent d’ailleurs pas sur les tablettes des assises de Cotonou. Aucun espoir de conjurer une fois pour de bon la désertification, le faible taux d’investissement public dans l’agriculture, l’alternance politique poussive et sanglante au sortir du sommet de juin 2008.

Le Bénin de Yayi Boni n’échappe d’ailleurs pas comme celui de son prédécesseur à la posture des génuflexions vis-à-vis de Kadhafi. Avec ces zones de non dits au sujet même du financement de l’organisation de ce rendez-vous aux allures de congrès syndical. A s’interroger de savoir si les institutions de contrôle auront les coudés franches pour suivre la trajectoire des tonnes de riz, des véhicules, des appareils électroniques, des téléphones portables et surtout des pétrodollars mis à disposition du gouvernement béninois. Jusque là, la communication tous azimuts sur les travaux n’évoquent que très peu la part du contribuable national. Et pourtant elle existe.

De l’avenir et de la fiabilité des chantiers ouverts. Au-delà des approximations largement révélées à travers l’écroulement du Centre international des conférences en réfection, les travaux continueront après le sommet. Ce n’est pas gagné d’avance que le richissime bédouin se montrerait encore aussi généreux et disponible une fois les rideaux tirés sur son show programmé de Cotonou. On le connaît pour ses emphases épiques au sujet du panafricanisme et de la libération du continent noir uniquement lorsque les caméras tournent. Une illumination qui retombe aussitôt dès que les paparazzis sont hors de vue.

Ceux qui parlent du développement du tourisme ou d’inepties de ce genre ont choisi des prismes réducteurs pour se sortir d’affaire. Le charme de Cotonou ne dépend pas du nombre de villas présidentielles qu’il abrite. Ce n’est pas pour contempler des immeubles cossus qu’on se rend au Tibet, à Venise, en Casamance ou chez les Dogons au Mali. On peut être sûr qu’aucun des hôtes ne se rendra à Ganvié faute d’infrastructures d’accueil adéquates. Ne parlons même pas des chutes de Taneka faute de liaison aérienne ou des abris souterrains d’Agongoïnto.

En 1995, Rosine Soglo n’a pu amener les épouses de chefs d’Etats présentes dans le cadre du sommet de la Francophonie au-delà de Savalou.

Le changement n’a rien changé depuis.

 



04/06/2008
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