"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Annulation du décret instituant l’Organe présidentiel de médiation


04-06-2008
ImageTévoédjrè en difficulté
(*La décision qui annule l’Opm) (*«Le décret querellé n’est plus d’actualité»)
Pour une fois le renard de Djrègbé a faussé ses calculs. L’organe présidentiel de médiation (Opm) dont il a pris les rênes au lendemain de l’avènement du régime du changement est menacé de disparition. Dans sa décision Dcc 08-066 du  26 mai 2008 la Cour constitutionnel a déclaré contraire à la constitution le décret présidentiel qui a crée cet organe.
Donnant suite aux différents recours formés contre ce texte, la haute juridiction  a jugé, entre autres, que l’Opm ne saurait intervenir dans « le fonctionnement harmonieux des institutions de la République », encore moins « jouir d’une autonomie de gestion », bien que placé sous l’autorité du chef de l’Etat. Il résulte de la décision de la Cour que les prérogatives conférées à  l’Opm ne peuvent relever que de la compétence d’une loi et non d’un décret, dès lors qu’il s’agit d’une nouvelle structure administrative autonome.
Mais le médiateur, en réaction à la décision des sages, est intervenu hier sur plusieurs chaînes de télévisions privées pour faire des mises aux points. Il informe l’opinion que le décret querellé n’est plus en vigueur et qu’entre temps le chef de l’Etat aurait pris un nouveau  décret, qui curieusement n’a pas été médiatisé comme le premier, et qui aurait redéfini la mission de l’organe présidentiel de médiation. En outre, il est également question d’un communiqué de l’Opm dans lequel il est indiqué que le chef serait sur le point d’initier un projet de loi  sur le médiateur de la République
Au regard de ce qui précède, il sied de faire constater que le professeur Albert Tévoédjrè est pris à son propre piège. En obtenant du président Boni Yayi la création de cet organe, il espérait se faire tailler une institution grâce à laquelle il allait se retrouver au centre de tous les débats, qu’ils soient politiques ou sociaux. Mais à aucun moment, il ne s’est posé la question de savoir si le seul décret de Yayi pouvait lui conférer tant de privilèges et prérogatives qui n’aient été préalablement soumis à l’appréciation de la représentation nationale. A moins que l’intention première aurait été de tromper la vigilance  des Béninois, en attendant de réussir à faire prendre une loi pour confirmer  les nombreux acquis de l’Opm.
Cependant,  quelques questions subsistent. Pourquoi c’est seulement aujourd’hui que Tévoédjrè a cru devoir informer l’opinion de l’existence d’un nouveau décret régissant la structure qu’il dirige ? Et qu’est ce qui le fonde à penser que ce dernier décret  serait inattaquable et insusceptible d’une nouvelle décision défavorable par la Cour ?Puisqu’il est censé avoir pris connaissance du contenu des différents recours dont il a certainement jugé de la pertinence des arguments développés par leurs auteurs .A supposer que le chef de l’Etat doive prendre l’initiative d’une loi pour instituer le médiateur, les réalités politiques actuelles, notamment celles au sein de l’Assemblée nationale sont loin de favoriser son aboutissement heureux. Le pouvoir du changement ne dispose plus d’une majorité arithmétique à l’hémicycle capable de faire passer une telle loi comme une lettre à la poste. Mais là encore, il ne faudrait pas que Tévoédjrè amène le chef de l’Etat à violer la constitution.
Autant de considérations qui montrent la situation très inconfortable de Tévoédjrè et son Organe présidentiel de médiation. La décision de la haute juridiction devrait par conséquent  contraindre le médiateur à la présidence de la République à fermer boutique en attendant que les choses  se clarifient à son niveau.
 
Alain C. Assogba

La décision qui annule l’Opm
Une nouvelle fois, la Cour Constitutionnelle vient de déclarer anticonstitutionnelle un acte posé par le Chef de l’Etat, le Dr Boni Yayi. Il s’agit de la décision remettant en cause la création de l’organe présidentiel pour la médiation (Opm) que dirige le professeur Albert Tévoèdjrè. Ce nouveau revers pour le président de la république ramène une fois encore sur le tapis, la question de la qualité des juristes qui l’entourent, la qualité des conseils qui lui sont prodigués et l’utilisation qu’il en fait lui-même. En effet, la liste des décisions et actes déclarés contraires à la constitution par l’institution compétente en la matière, depuis que le gouvernement du changement est aux affaires, est assez longue. Ce ne serait pas faire preuve de mauvaise foi que d’affirmer que le gouvernement a été plus sanctionné que conforté par la Cour dans les contentieux qui  l’a opposé à bien de citoyens et d’institutions de la république. Alors, on se demande ce à quoi servent les conseillers juridiques du Chef de l’Etat  qui s’engraissent à vue d’œil aux frais de la princesse. Ont-ils réellement un bagage juridique qu’ils peuvent mettre aux services de Boni Yayi ?  Car, on ne comprend pas qu’à chaque fois qu’une décision du gouvernement est attaquée, celle-ci est toujours déclarée non conforme à la constitution. Quel rôle jouent-ils concrètement s’ils ne sont pas en mesure de bien étudier les dossiers avant que le président ne prenne ses décisions ? En tout cas, il y a un véritable problème de compétence qui se pose au sein de  l’équipe  juridique qui entoure le Chef de l’Etat. A moins que ce ne soit le président lui-même qui ne tienne pas compte des études juridiques faites sur ces dossiers. On est en droit aujourd’hui de se demander comment le président et ses conseillers fonctionnent pour que les décisions  soient toujours anticonstitutionnelles. On a de plus en plus l’impression que les inventeurs du changement n’en ont cure de la Constitution béninoise. Si non comment expliquer que la plupart de leurs décisions ou actes ne respectent pas souvent la constitution. La chose devient de plus en plus inquiétante car, non seulement la violation de  la constitution est une pratique quasi quotidienne pour le gouvernement en place, mais aussi et surtout parce que la nouvelle Cour qui va s’installer dans quelques jours est son émanation. Quel sort pour la Constitution béninoise dans les prochaines années ? Gageons a priori que les juristes de haut rang et autres personnalités qui siègeront dans cette institution sauront se détourner de leurs mandataires et ne suivront rien que le droit.
 
Benoît Mètonou

«Le décret querellé n’est plus d’actualité»
Alors que tous les Béninois se préoccupaient du sort qui sera désormais celui du Professeur Albert Tévoèdjrè, vu que l’institution qu’il dirige est déclarée anticonstitutionnel, le dernier a fait hier sur une chaîne de télévision de la place, une déclaration  assez surprenante. En effet, selon les dires du professeur, le décret querellé n’est plus celui qui fonde l’organe présidentiel de médiation. C’est un autre qui régit son institution. Autrement, après la saisine de la Cour Constitutionnelle sur la question, le président de la République, le Dr Boni Yayi a pris un autre décret pour instituer l’Opm. Et, c’est ce décret postérieur à celui cassé par la Cour Constitutionnelle qui définit son organisation et son fonctionnement. Une question s’impose cependant. Pourquoi avoir abrogé le décret alors même qu’il est attaqué devant la cour ?  Sans que cette dernière n’ait rendu son verdict ? Et le nouveau décret est apparemment  inconnu des Béninois. N’aurait-il pas été pris par hasard dans une clandestinité totale ? Quand a-t-il été pris précisément ? Pourquoi ne l’a-t-on pas rendu public ? Autant de questions qui méritent des réponses de la part du professeur Albert Tévoèdjrè et de la présidence. En attendant, il serait utile que les deux décrets soient publiés afin que les Béninois soient éclairés.  Toujours est-il que le professeur Tévoèdjrè vient de démontrer une fois encore qu’il est un vrai ‘’renard’’ qui a plus d’un tour dans son sac. Ceux qui croyaient qu’avec la décision de la Cour, le pèlerin de Djrègbé était fini, doivent vite déchanter. 
 
Benoît Mètonou


04/06/2008
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