"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Cession irrégulière de son outil industriel :

 L’étau se resserre autour des fossoyeurs de la Sonapra

In La Nouvelle Tribune - Le gouvernement de Boni Yayi semble prendre la mesure de la gravité des irrégularités qui ont vicié la procédure de privatisation de la Sonapra, à travers les déclarations de certains de ses ministres dépêchés dans plusieurs localités. Pendant ce temps les producteurs de coton sont contre la prise en otage de l’outil industriel de la Sonapra par un seul privé.

Des ministres dénoncent sur le terrain les irrégularités qui portent préjudice à la cession de l’outil informatique de la Sonapra. C’est du moins ce que rapportent certaines presses qui fustigent au passage l’attitude de ces ministres et tentent de prendre fait et cause pour les repreneurs de la société et leurs complices qui n’ont fait que trahir la confiance du chef de l’Etat. Si dans le Bénin profond, des membres du gouvernement discutent avec les populations de l’éventualité de reprendre le processus de privatisation à zéro, ils ont dû en recevoir l’ordre du chef de l’Etat. Il en résulte que celui-ci est désormais convaincu qu’il y avait eu maldonne et que plus rien ne pourra arrêter sa volonté de mettre un terme à la procédure en cours. Mieux, à en croire le ministre en charge da la réforme administrative, les populations productrices de coton sont très mécontentes de la procédure utilisée dans le cadre de la cession de l’outil industriel de la Sonacop. C’est la preuve que bien loin de la ville de Cotonou, les producteurs du coton suivent de très près l’évolution de la situation dans le pays. Le contact provoqué entre les ministres les populations cotonnières pour entendre leur opinion sur la procession de privatisation constitue une preuve supplémentaire de la détermination du gouvernement de Yayi à ne pas continuer dans le désordre actuel. Au bout du compte, la situation finirait par s’imposer au chef de l’Etat. Et pour une raison simple. En envoyant ses ministres vers les populations, c’est sans doute parce que Yayi était soucieux de l’opinion de son peuple. Et les personnes les plus indiquées en l’espèce, ce sont les producteurs de coton qui dénoncent le fait qu’on a confié une part trop importante au privé dans le capital de la société. Dans ces conditions, on s’imagine comment le chef de l’Etat pourrait ne pas accéder à leurs revendications qui portent d’abord et avant tout sur la reprise du processus.

Des sanctions
Ceux qui, ont de près ou de loin, participé aux manigances qui ont conduit à la cession frauduleuse de l’outil industriel de la Sonapra doivent pouvoir commencer à s’apprêter à répondre prochainement de leurs actes.
Dans ce contexte, il n’est pas inutile de revenir sur l’émission Ma part de Vérité du dimanche dernier et de se pencher sur quelques unes des déclarations de l’invité. Celui-ci disait en effet, qu’il n’était pas possible de reprendre la procédure. Comme argument pour étayer sa position, il évoque le fait qu’en cas de reprise de la procédure, l’Etat béninois court le risque de ne plus trouver des repreneurs de la taille de celui qui a été précédemment retenu dans les conditions que l’on sait. Il pourrait se trouver confronté à des repreneurs moins disantes. Certes, mais cet argument ne passe pas parce que l’une des recommandations que le gouvernement a faites au ministre qui a piloté le dossier, est de lancer un appel d’offre international.
Dans ce dossier, le président de la République a tout intérêt à aller jusant bout. À commencer par les sanctions à infliger à ceux qui ont bafoué l’autorité de l’Etat dans ce dossier. Au demeurant, les acteurs de la privatisation frauduleuse de la Sonapra sont dans le collimateur du gouvernement. La présence des ministres dans différentes localités pour mesurer l’impact du processus, le refus des producteurs de coton de voir les rênes de la Sonapra confiées à un privé et les rapports produits par les structures mise en place pour se prononcer sur le processus, sont autant d’éléments qui discréditent les acteurs de la procédure et les prédestinent à des sanctions sévères pour le rôle peu glorieux qu’ils ont eu à jouer dans l’échec de ce processus.


La Rédaction
30 Octobre 2007


30/10/2007
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