Arrestations tous azimuts dans la capitale
:De nouvelles difficultés pour Yayi Boni à Porto-Novo 15 décembre 2008
Les arrestations opérées dans le cadre de ce qu’il convient désormais d’appeler « affaire Latifou Latoundji » ne seront pas sans conséquences pour le président Yayi Boni. Si le milieu lui était très difficile d’accès et toutes les stratégies pour ravir la vedette au parti de Me Adrien Houngbédji ont jusque là échoué, il convient de faire remarquer que la situation actuelle constitue une cause majeure pour mieux éloigner le chef de l’Etat de Porto-Novo.
Un responsable du Parti du Renouveau
Démocratique (Prd) et six militants des Forces Cauris pour un Bénin Emergent
(Fcbe) sont privés de leur liberté. Dans le contexte politique actuel où le
camp présidentiel est en proie à de monstres difficultés et le pays est presque
bloqué, c’est ce qu’il fallait bien éviter. Surtout qu’aucune preuve matérielle
ne permet à l’entourage du président Yayi Boni de le prémunir contre les
conséquences qui pourraient en découler. Il n’y a pas eu un examen légiste
avant l’enterrement de feu Latifou Latoundji. Et même si c’était le cas, il
sera juridiquement bien difficile de trouver un auteur à ce crime
d’empoisonnement dont on parle pour procéder à ces arrestations. Mieux,
l’intervention télévisée du commissaire central de la ville pour montrer qu’il
s’agit de dossier de droit commun pourrait se retourner contre ses autorités
qui lui ont permis la médiatisation de l’affaire. Surtout qu’ils ont procédé à
des arrestations sans mandat d’arrêt et viennent de dépasser le délai de garde
à vue sans en donner des explications. Dans ces conditions, il faut craindre
que les parents des personnes arrêtées saisissent le tribunal pour se plaindre
contre ces abus. Une alternative à prendre désormais très au sérieux au regard
de la gestion qui se fait du dossier. Ici, on tend seulement à profiter de la
puissance publique pour contenir les populations en furie. En fonçant la tête
baissée dans l’irrégularité. Avec des gens comme Ismaël Tidjani Serpos qui sont
très méticuleux sur l’interprétation des textes et qui profitent des erreurs
pour frapper fort, il sera difficile pour ceux qui prennent des libertés avec
les textes. Dans le cas actuel où on s’est permis de violer les droits des mis
en cause, l’Etat béninois et les autorités au sommet n’ont pas les moyens
nécessaires de sortir victorieux d’un procès. C’est encore des millions que le
trésor public pourrait être contraint de verser aux personnes arrêtées
illégalement dans les semaines à venir. A cause de la légèreté avec laquelle on
gère toujours les dossiers au sommet de l’Etat. Au-delà de cette
préoccupation, il y a les conséquences politiques de ces arrestations pour le
chef de l’Etat. Réduit pratiquement au silence avec un seul député sur cinq
dans un milieu qui lui très hostile, cette mauvaise gestion qui se fait depuis
quelques jours de « l’affaire Latifou Latoundji » vient compliquer
l’existence au président Yayi Boni en ce moment où il prépare déjà 2011. C’est
d’abord au sein de la famille Fcbe de la ville et de ses environs que les
premiers problèmes vont commencer pour lui. Il n’était pas facile pour lui de
gérer toutes les contradictions internes. Et les arrestations qui ont lieu eu
dans ce groupe, obligent de nouvelles crises. De nouvelles démissions sont
désormais plus que jamais sures dans cette famille Fcbe. Parce que le nombre de
mécontents va s’accroître et on ne peut plus compter sur ces six militants
arrêtés ni sur leurs familles qui considèrent déjà le président Yayi Boni comme
un adversaires politique à abattre. A cause du fait qu’on s’est basé sur des
rumeurs pour garder à vue leurs parents. Le plus grand gagnant de cette affaire
reste Me Adrien Houngbédji et le Prd qui doivent bien profiter de cette dérive
pour mieux se positionner. Dans des conditions semblables, les chantres du
changement et les trompeurs des Fcbe ont fait la propagande au maire de Cotonou
à la veille des récentes élections municipales à Cotonou. A vrai dire, les
arrestations des militants de la Renaissance du Bénin à Cotonou ont trop joué
contre les Fcbe qui viennent, contre toutes attentes, de démarrer la même
expérience avec Me Adrien Houngbédji.
Jean-Christophe Houngbo
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