"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

  Réunion de crise des Fcbe à Porto-Novo 8 juillet 2008

Les députés de la liste Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) se sont retrouvés, hier lundi 07 juillet 2008, au Palais des Gouverneurs, à Porto-Novo. Objectif échanger au sujet de la déclaration selon laquelle leur président les accuse d’être actuellement très démarchés à coût de millions pour aider ses adversaires à le destituer.

La déclaration par laquelle le président de l’Assemblée nationale de la cinquième législature affirme que certains de ses collègues seraient démarchés à coût de millions pour aider l’opposition à réunir les 2/3 du quorum pour le destituer continue de faire des vagues. Alors que la polémique s’amplifie dans tout le pays autour du dossier et que la presse en fait un large écho, ce sont les parlementaires qui se sentent concerner par les accusations, qui sont monté au créneau hier, à l’annexe de l’Assemblée nationale. Si rien n’a filtré de façon officielle de la concertation qui a duré un peu plus d’une heure, on apprend que la tension est montée d’un cran. Tous les députés conviés à la rencontre seraient très fâchés et veulent en découdre avec leur président qui s’est laissé aller à des accusations sans fondement et n’a pas pris le soin de faire des distinctions. Selon des indiscrétions, les langues se seraient bien déliées, hier dans la salle, et plusieurs propositions seraient inventoriées pour se venger de Mathurin Nago qui a mis tous ces collègues dans le même panier. Pour certains, il faut tout de suite faire un rapport au chef de l’Etat pour se plaindre du président Mathurin Nago. D’autres groupes de parlementaires Fcbe veulent plutôt que des solutions à l’interne soient trouvées aux problèmes avec des discussions franches avec le président Mathurin Nago avant de passer à la vitesse supérieure. Un troisième groupe considère que les députés qui soutiennent l’action gouvernementale depuis plus d’un an avec ce que cela comporte comme risque, ne peuvent pas être traités de cette façon et il n’y a aucune discussion qu’on puisse faire dans ces conditions avec le président de l’Assemblée nationale qui a manqué de retenue et est allé aussi facilement à des accusation sur la chaîne de télévision la plus suivie du pays. Ces derniers pensent plutôt qu’il doit être responsable de ses actes et jugé comme tel. Pour ceux-là, on ne doit ni adresser de plainte au chef de l’Etat, ni discuter avec lui. Surtout qu’après sa déclaration tapageuse, il n’a fait de point à personne. Ceux-là préfèrent qu’il soit même livré à ses adversaires car les députés qui viennent d’être accusés n’auront jamais les moyens de laver l’affront que Mathurin Nago leur a fait. Dans ce dialogue de sourd où les participants Fcbe à la rencontre d’hier n’ont pas pu s’entendre, la séance a été levée sans qu’ils n’aient retenu aucun schéma pour la suite. Dans la foulée, certains ont émis le vœu qu’ils se retrouvent une autre fois pour se pencher sur la conduite à tenir. Mais, dans la cour de l’Assemblée Nationale, ils ont continué les discussions à deux ou en petits groupes. Certains députés Fcbe sont même par des collègues de l’opposition qui cherchent à savoir ce qu’ils pensent faire pour se protéger à l’avenir contre des déclarations du genre. Un député du Parti du Renouveau Démocratique (Prd) de Me Adrien Houngbédji attaque un de ses collègues Fcbe et lui explique que c’est un devoir pour eux de clarifier cette affaire qui les éclabousse un peu plus.