Au sujet de la suspension de deux députés
Le
gouvernement et l'Assemblée entretiennent le flou
Des
informations persistantes font état d'une lettre que le chef de l'Etat aurait
envoyée au bureau du parlement pour demander la suspension de deux députés qui
doivent répondre aux préoccupations de l'Ige dans l'affaire de mauvaise gestion
d'une société d'Etat. Mais certains députés affirment que le parlement n'a
jamais été saisi d'une telle correspondance. La confusion s'installe.
Le gouvernement
et l'Assemblée nationale qui devraient éclairer l'opinion publique sur la
situation, ont préféré garder le mutisme. L'information se propage et
s'amplifie. Le président de la
République, suite aux dénonciations du Fonac qui ont défrayé
la chronique, aurait demandé au bureau de l'Assemblée nationale de suspendre un
ancien DG de la SBEE
et son adjoint, aujourd'hui tous députés, afin que l'Ige les écoute sur une
affaire de plusieurs milliards FCFA, un marché gré à gré. Mais jusqu'à ce jour,
il n'y a jamais eu une séance à l'Assemblée nationale pour examiner un tel
dossier ou une telle correspondance que le chef de l'Etat aurait envoyée au bureau
du parlement. Par ailleurs, les deux députés en question continuent de siéger
et de participer en toute quiétude aux travaux de l'Assemblée nationale. D'où
est venue alors cette information relative à leur suspension à l'Assemblée?
Qu'en est-il réellement? Le silence du gouvernement et de l'Assemblée
entretiennent d'avantage le flou sur cette affaire. Les deux institutions ne
devraient pas laisser perdurer cette situation confuse qui risque de les
compromettre et de les discréditer. Le peuple n'attend pas obligatoirement de
voir des députés être poursuivis et jugés si on ne leur reproche rien. La
justice est là pour contribuer à la manifestation de la vérité. Le député comme
tout autre citoyen n'est pas au-dessus de la loi. S'il est innocent dans une affaire,
on doit le reconnaître et respecter ses droits. Mais s'il est coupable il doit
en répondre. Quant au gouvernement et l'Assemblée, ils ont le devoir de jouer
pleinement leur rôle afin que les intérêts de la nation soient sauvegardés.
Euloge R. GANDAHO