Bouleversement des données de l’échiquier politique national :
7 février 2008 - La presse du jour
Vers
une clarification politique en avril 2008
Les
Béninois sont aujourd’hui préoccupés par la non clarification du paysage
politique depuis plusieurs mois. La vogue de soutiens démarchés de toutes parts
est d’ailleurs venue accentuer la chose au point où l’on se demande si le Bénin
vivait désormais un monolithisme. Cette farce n’est qu’une hibernation qui
s’affranchira au lendemain des élections communales et municipales. L’étape de
rengaine à l’unisson d’une inféodation à un seul courant politique n’est pas la
caractéristique des Béninois. Comme ils en ont l’intelligence, ils essayent
toujours chaque chose avant de recentrer le débat politique depuis la Conférence nationale
des forces vives. Les différents faits marquants qui ont conduit à l’actuelle
alternance au pouvoir depuis 1991 en sont des exemples concrets. Et désormais,
les bases de la clarification sont jetées. L’éclosion est au lendemain des
élections communales. L’accueil général d’une nouvelle expérience à faire après
le règne du Général Mathieu Kérékou, a poussé la majorité des hommes politiques
à emprunter la voie du peuple. Aujourd’hui, ce même peuple est convaincu de
l’illusion collective au point où il demande à entendre d’autres sons de
cloches. Et tout doucement, la cause a été entendue. La mouvance a fait son
expérience et chacun en a tiré les leçons. A partir d’avril 2008, où les
élections seraient terminées, le Bénin connaîtra l’avènement de la branche
opposée à la mouvance pour la rectifier et la faire mieux travailler afin que
le peuple se sente mieux écouté et mieux satisfait. Rien qu’à voir les derniers
développements au sein de la mouvance, on peut se rassurer de ce que, seules
les communales où certains attendent de s’affirmer totalement, sont l’acte
finale de la clarification politique au Bénin. Et cela est à l’honneur de la
démocratie béninoise qui a commencé par devenir insipide. L’affrontement des
idées qui découlera de cet acte capital participera en permanence à l’animation
de la vie publique béninoise. Le Bénin pourra, par ce biais, reprendre sa place
d’éclaireur de la décentralisation en Afrique, même si aujourd’hui plusieurs
pays l’ont déjà devancé. Ce n’est donc qu’une question de semaines pour que la
population recommence par s’abreuver de débats nourris qui témoignent de la
vitalité de la démocratie béninoise.
Guy-Constant
Ehoumi