Cena 2008 :
Enlèvement manqué du Président
Todjinou
25 janvier 2008 – in le matinal - En plein processus électoral,
des inconnus ont tenté d’enlever le mercredi 23 janvier dernier aux environs de
23 heures le président de la
Commission électorale nationale autonome (Cena), Pascal
Todjinou. Ils ont réussi à le faire sortir de son domicile en le joignant au
téléphone avec un numéro qui appartiendrait à l’un de ses parents. Ses
ravisseurs étaient venus le chercher pour le compte de leur patron dont ils
n’ont pas révélé le nom. Face à leur insistance à monter à bord de leur
véhicule, le président de la Cena
a pris ses jambes au cou.
Pascal
Todjinou est toujours là. Bien présent aux réunions de la Commission électorale
nationale autonome (Cena) dont il est le président depuis le mercredi 23
janvier. Mais il n’était pas loin d’être enlevé il y a deux jours. C’est, en
effet, une nouvelle affaire de la plus haute idée diabolique et machiavélique
qui va faire couler beaucoup d’encre et de salive. Si non comment comprendre
que des individus aux allures militaires mais déguisés en civil ont monté un
coup dans lequel ils devraient faire disparaître le syndicaliste désormais
président de la Cena.
Pascal Todjinou, joint au téléphone suite aux informations
selon lesquelles des hommes qui lui sont totalement étrangers se sont rendus à
son domicile et ont voulu l’emmener avec eux et qu’il pu s’échapper, n’a pas
balayé du revers de la main la nouvelle. Il dit avoir été contacté au téléphone
par des hommes dont il ne pouvait pas deviner l’intention. Ceux-ci ont utilisé
un numéro de téléphone qui lui est parfaitement familier. Après leurs
conversations, il a été établi qu’ils se rencontrent en son domicile aux
environs de 23 heures. Toute cette entente a été possible avec la complicité du
numéro qui faisait croire à Pascal Todjinou qu’il devrait s’agir d’un
rendez-vous avec l’un de ses parents qui serait l’utilisateur du numéro. Comme
convenu, ses bourreaux étaient au rendez-vous. Une fois encore, ils se sont
servis du même numéro pour signaler leur position. Ils se trouvaient devant la
maison de Pascal Todjinou. Ils s’y sont rendus à bord d’un véhicule 4x4 Pajero.
A sa sortie, le président de la
Cena découvre que ceux qui étaient en face de lui, n’ont rien
à voir avec la personne qu’il espérait. Il a eu à échanger avec ceux-ci qui lui
font comprendre que c’est avec eux qu’il a rendez-vous. Ils lui disent alors
qu’il est demandé par leurs patrons. En deux temps trois mouvements, il se fait
entourer des individus qui lui demandent de monter afin qu’on l’accompagne à
une destination inconnue. Pascal Todjinou s’y oppose catégoriquement et d’un
quart de tour s’extirpe du cercle d’hommes qui l’entouraient. C’est de cette
manière qu’il a pu s’échapper pour rentrer chez lui. Il prend le soin de fermer
le portail après lui et puis d’alerter les voisins. Le véhicule qui était
stationné devant son domicile démarre aussitôt en trombe. L’enlèvement n’a pas
eu lieu. Pascal Todjinou a su éviter ce qui est arrivé à Pamphile Hessou,
ancien sous préfet de Bouboumbé, qu’on n’a plus jamais retrouvé depuis le
régime Soglo. Avec le climat de crise qui règne actuellement à la Commission électorale
nationale autonome (Cena), la sécurité des membres de l’organe devient une
question préoccupante, sinon prioritaire. L’altercation qu’il y a eu entre
Barthélemy Kassa, l’un des sept membres de la Cena qui boycottent les activités et le bureau
contesté de l’organe est perçu comme un élément qui vient envenimer une
situation déjà tendue. La tentative de kidnapping a eu lieu le même jour que
l’altercation. L’ambiance s’annonce plus lourde que les élections qualifiées
des plus compliquées. Par ailleurs, le Bénin compte de plus en plus de ces
actes que jusqu’à présent aucune commission d’enquête n’a pu élucider.
Savons-nous qu’il y a eu le cas Richard Sènou en pleine campagne présidentielle
de 2006, le cas Séverin Adjovi chez qui des militaires se sont rendus dans le
but le prendre manu militari. On sait comment tout cela a fini. Ce n’est pas là
des situations à partir desquelles il faut établir que le cas Pascal Todjinou
en est un de plus. L’homme est connu pour son sérieux. Et ou s’indignerait de
ne pas prendre au sérieux ce qui a failli lui arriver. Ça n’arrive pas qu’aux
autres. Il faut croire que le Bénin n’est pas entré dans une ère d’enlèvement.
Fidèle
H Nanga