"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

« Si la grève a tué la révolution du 26 octobre 1977, notre presse nous conduit lentement, tristement et honteusement à nouveau vers le monolithisme politique »

[27 juillet 2007]In Matinal-Les responsables de l'Union nationale des syndicats des travailleurs du Bénin (Unstb) ont rencontré hier la presse à l'hôtel Beaurivage de Porto-Novo. Au cours de la conférence de presse, le Secrétaire général de la structure a dressé un bilan sombre du gouvernement Yayi Boni. ...

Cherté de la vie, les résultats catastrophiques de l'année académique 2006-2007, le projet de la formation civique et militaire, le scandale des Gsm, les prochaines mesures de privatisation de certaines sociétés d'Etat et les espoirs déçus du changement. Ce sont là les remarques faites par le Secrétaire général de l'Unstb Emmanuel Zounon qui a d'abord fait le point des engagements pris par le chef de l'Etat, le Dr Yayi Boni à son entrée en fonction il y a un peu plus d'un an. M Zounon loue les ambitions du président Yayi Boni mais dénonce la précipitation avec laquelle les décisions sont prises et ajoute : « Pire, dans sa volonté et sa farouche détermination à mieux faire que par le passé, le Dr Yayi Boni s'enlise dans des actions spectaculaires et à grands renforts de médiatisation ». Pour le Secrétaire général de l'Unstb, les médias du pays se sont inféodés au changement comme cela a déjà été selon lui une fois le cas dans le pays en 1975. M. Zounon critique au passage la presse locale qui selon lui était hier patriote, éprise de justice et d'équité mais qui s'enlise aussi dans les vieilles méthodes et tactiques du parti de la révolution populaire du Bénin (Prpb). « Si la grève a tué la révolution du 26 octobre 1977, notre presse nous conduit lentement, tristement et honteusement à nouveau vers le monolithisme politique », a regretté le Secrétaire général de l'Unstb. Pour ce qui concerne les Gsm, M. Zounon explique que la crise oblige forcément des solutions urgentes de rechange car selon lui, il grand temps que le gouvernement et les opérateurs des réseaux suspendus fassent la paix des braves pour le bonheur des consommateurs. Après s'être posé mille et une question sur les fondements réels des opérations en cours en vue de la privatisation de certaines entreprises de l'Etat, il a montré que tout comme le socialisme n'est pas porteur d'espoir, le libéralisme ne rapportera que la paupérisation et la corruption. Raison pour laquelle il serait plus responsable selon lui pour l'Etat aujourd'hui de commencer par jouer un rôle d'orientation, de régulation, de stimulation, de promotion et de contrôle. Le Secrétaire général de l'Unstb n'a pas oublié d'attirer l'attention des populations sur la manière dont la première ville du Bénin est actuellement gérée.

Jean-Christophe Houngbo