"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

OUVERTURE POLITIQUE


Léhady Soglo n’ira pas au gouvernement émergent  
     
 
Léhady Soglo
« Je ne suis pas preneur » c’est à peu près l’appréciation que Léady Soglo fait des rumeurs prétendant à son entrée dans le gouvernement de Boni YAYI dans le cadre de l’ouverture politique que celui-ci souhaiterait suite à la crispation du climat politique avant les élections communales et locales. Selon le premier adjoint au maire de Cotonou, ce refus est guidé par une volonté personnelle de n’entrer dans aucune situation alibi qui mettrait à mal la cohésion au sein de l’entente G4 et G13. Quant à l’ouverture dont on parle, il lui oppose des préalables.
 
     
 
Date de publication : 19-05-2008
Auteur(s) / source : Léon BRATHIER


 
     
 

   En effet, interrogé par nos soins sur l’éventualité de son entrée au gouvernement comme un des signaux forts d’ouverture vers la Renaissance du Bénin et le retour de confiance dans les rapports avec les premiers responsables de la municipalité de Cotonou, le premier adjoint au maire Nicéphore Soglo, pose des conditions. Il estime qu’il ne suffit plus d’imposer une quelconque ouverture, sur la base des conditions du pouvoir, mais qu’elle doit être réelle, sincère et consentie par toutes les parties en discussion, sur un pied d’égalité ; car il s’agit de s’entendre sur des questions relatives à la paix sociale, à la stabilité politique et à l’avenir économique et social du pays, à la préservation de ses acquis démocratiques. Pour Léhady Soglo, l’hégémonie, la défiance et les pressions du pouvoir ont été telles pendant les deux ans du changement - les engagements pris par le candidat Boni Yayi n’ayant pas été aussi respectés selon lui- qu’il s’est créé une grande perte de confiance. Dès lors, il serait erroné - de son avis- de croire à un rapprochement subit sans qu’il y ait un véritable retour de confiance. Au demeurant, s’il devait y avoir ouverture, elle passera nécessairement et d’abord par la définition claire de son contenu, afin que chaque partie juge de l’opportunité d’y adhérer. Tout au moins, au niveau de la Rb, et de son point de vue personnel, il souhaite que le contenu de cette ouverture défini, certains préalables indispensables soient remplis, pour qu’il y ait ouverture sincère et véritable. Parmi ces préalables, il cite évidemment, le transfert effectif des ressources techniques et financières aux communes et municipalités, notamment le cas du marché Dantokpa en ce qui concerne la Municipalité de Cotonou, qu'il réclamait en vain sous Kérékou ce marché, et que l’actuel régime leur aurait promis sans le faire.

   Par ailleurs, il souhaiterait un changement dans la méthode de gouvernance des affaires de l’Etat, sur les plans politique, économique et social dans le sens de plus de consensus, davantage de respect et de considération pour la classe politique que certains responsables du pouvoir, qualifient de «vieille classe politique», et notamment envers ceux qui ont le courage de faire la veille sur la conduite de la démocratie béninoise. L’autre préalable est l’engagement du régime à tisser les meilleures relations avec toutes les autres institutions de l’Etat dans le respect de leurs prérogatives constitutionnelles. L’engagement ferme de poursuivre et d’achever rapidement la réforme électorale par la mise en oeuvre effective du processus d’établissement de la liste électorale permanente informatisée (lépi). Ceci pour préserver le pays des dysfonctionnements qui constituent des risques pour des élections libres et transparentes. Comme on le voit, il y a comme un mur de méfiance qui s’est installé entre le pouvoir, qui fait l’effort de l’ouverture, et les autres forces composées par le G4 et le G13, qui voudraient davantage de signaux de sincérité venant du pouvoir, consistant en une ouverture non imposée selon les conditions du régime . Dans ce sens, tous ceux qui espèraient une décrispation et une ouverture rapides pour apaiser le climat politique et social sont loin du compte. Mais en se figeant dans une telle position le G4 et le G13 ne risquent-ils pas de connaître des défaillances face à des intérêts de groupe ou particuliers? Pour Léady Soglo, les prédictions sur une possible dislocation au sein du G4 comme du G13, ne sont fondées que sur des supputations. Les deux groupes unis par les mêmes soucis et les mêmes visions du pays, auraient beaucoup travaillé à conforter leurs points de vue communs et qu’ils pourraient même à l’heure actuelle se targuer d’une plateforme commune de gestion du paysage politique béninois, du jeu démocratique et de projet de société. Ce qui les unit sera-il plus fort que ce qui peut les diviser ? En tout cas, le premier adjoint au maire de Cotonou, ne croit pas lui en un quelconque reniement des positions prises par ceux qu’on peut qualifier aujourd’hui, d’«opposition de fait, non déclarée et en formalisation».A défaut d’ouverture on pourrait en conclure à une clarification du paysage politique, chacun en prenant acte pour l’avenir.



19/05/2008
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