Comment la douane et le port font perdre des milliards au Bénin
25-Sept-2007-L'Etat béninois perd des milliards, des centaines de milliards peut-être, ceci depuis des années. Cette perte est du fait de la douane et des autres structures officiant au niveau de nos différentes frontières, surtout au port de Cotonou. La vérité est que le port de Cotonou est trop chère comme passage aux importateurs et opérateurs économiques et en définitive au consommateur final ; en tout cas en comparaison aux autres ports de la sous région, notamment ceux de Lomé, de Tèma et d'Abidjan. Prenons justement l'exemple de la comparaison par rapport au port de Lomé. Plus précisément, le cas de l'achat des véhicules d'occasion, importés d'Europe.
Aujourd'hui, il est aisé de constater que beaucoup de véhicules circulent dans nos villes béninoises avec des immatriculations étrangères, surtout togolaises. On pourrait s'étonner a priori de ce que le Bénin serait déjà devenu une terre d'accueil pour les Togolais, une terre où il fait bon vivre, une terre où les affaires prospèrent. En somme, on pourrait avoir tendance à croire que les Togolais prennent désormais du plaisir à venir et circuler à Cotonou. Mais erreur ! La grande majorité de ces véhicules immatriculés à Lomé sont la propriété de Béninois.
Oui. Aujourd'hui, beaucoup de nos compatriotes préfèrent aller acheter et immatriculer leur voiture à Lomé. Parce que justement, l'achat et l'immatriculation, tout frais compris, reviennent largement moins cher qu'à Cotonou. Landry M., un déclarant en douane, confie : ``lorsqu'on fait la comparaison, la différence entre Cotonou et Lomé pour le coût d'achat et frais de douane cumulés varie entre 500 000 et 1 000 000 Fcfa, c'est énorme !''.
Voilà qui justifie le choix du consommateur qui jette de plus en plus son dévolu sur les parts des pays voisins. C'est vrai que le propriétaire d'un véhicule immatriculé dans un autre pays doit payer comme droits mensuels de circulation sur le territoire béninois 6 000 Fcfa. Mais le consommateur préfère aller acheter sa voiture au Togo. Car lorsqu'il calcule en tenant compte de ce que le véhicule sera amorti en trois ou cinq ans, les droits de circulation par mois cumulés sur la période d'amortissement lui reviennent très moins cher que la différence qu'il gagne, en termes d'économie réalisée grâce à l'achat à Lomé.
Il se pose alors les questions suivantes : pourquoi acheter à Cotonou est-il cher ? Pourquoi sortir un véhicule du port de Cotonou est-il plus cher, plus compliqué et plus lent qu'à Lomé ? Pourquoi les frais de douane sont-ils plus élevés au Bénin qu'au Togo ? Les autorités politico administratives béninoises au haut niveau, les autorités portuaires et douanières ne se rendent-elles pas compte de la situation ? Pourquoi laissent-elles faire ? Pourquoi ne réagissent-elles pas ? Que gagnons-nous à être excessivement plus chers en tarifs douaniers que le Togo ? Pourquoi ne pouvons-nous pas faire comme les Togolais ? Est-il si difficile de lutter contre les faux frais dans le port ? Est-il si difficile de revoir à la baisse nos tarifs de douane ? Et on pourrait continuer le questionnement, tant la liste est longue.
En vérité, il est aisé de constater que dans tous les cas, il y a un manque à gagner important pour les recettes douanières et par conséquent pour les caisses du trésor public. Il n'y a pas que les 30 milliards à percevoir chez les seuls opérateurs de téléphonie mobile Gsm qui peuvent contribuer à construire les écoles, les routes, les maternités etc. D'autres sources de financement peuvent aussi contribuer à faire du Bénin un pays émergent. Il est encore grand temps de rattraper les nombreuses ressources douanières qui nous échappent au profit des autres pays de la sous région.
Brice HOUSSOU
25 Septembre 2007
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