Le
président de l'Assemblée Nationale, M. Mathurin Nago n'a plus la cote dans sa
commune d'origine. Tous les jours, le vide se crée autour de lui. Au sein de
sa famille politique, le hold-up qu'il a réalisé à Grand-Popo en déposant
l'ancien président de l'Upd-Gamesu le suit comme l'œil de Caen. Le clou de sa
descente aux enfers est le retentissant échec enregistré par la marche
organisée le samedi dernier.
La marche de soutien au président de l'Assemblée Nationale organisée le
samedi à Bopa a été un cuisant échec. L'événement n'a pas drainé le grand
monde comme cela avait été souhaité par le Président Mathurin Nago.
Visiblement, les militants Upd-Gamesu qui ont enfin compris que leur nouveau
président les mène en bateau ont choisi de bouder cette marche qui était
pourtant un véritable test de popularité pour le président de l'Assemblée
nationale en cette veille des élections communales. « Il a voulu que ses
populations marchent pour le soutenir afin qu'il puisse corriger son image de
marque auprès du Chef de l'Etat qui a commencé par douter de sa popularité.
Il a mis le prix qu'il fallait. Mais hélas. Les populations ont eu le temps
d'ouvrir les yeux et de comprendre », s'est désolé un militant de
l'Upd-Gamesu que nous avons rencontré sur le terrain. Selon nos
investigations, il a fallu avoir recours à une «importation» de
militants occasionnels pour cet événement qui avait pourtant été reporté une
fois déjà pour défaut de quorum. Environ six mini-bus immatriculés AJ
5634 RB, AK 6634 RB, AE 4257 RB, AH 5362 RB, AK 6179 RB, IPJ 7921 RB sont
arrivés nuitamment à Bopa pour déverser leur cargaison de militants
occasionnels. Ces bus ont été repérés à la hauteur du collège d'enseignement
général de la localité. Ce monde n'a malheureusement pas suffi pour créer
l'impression au niveau du président de l'Assemblée Nationale qui avait fondé
tout son espoir sur cette manifestation. En dehors des militants qui ont
refusé de participer à cette parodie de marche, des groupes folkloriques à
qui de l'argent a été proposé ont brillé par leur absence. C'est le cas du
groupe «Gambada» de Dado. Selon l'itinéraire choisi et l'organisation mis en
place, la marche suivie de meeting devrait partir du Ceg de Bopa pour échouer
au bord du lac. Vu la maigreur de la procession, le président Mathurin Nago à
qui la motion de soutien devrait être adressée a préféré se terrer dans sa
maison comme une femme qui vient de perdre son mari. Il n'a pas eu le
courage de sortir pour assumer son échec. C'est plutôt le maire Tagbaho Tchèkèssi
dont le bilan est fortement contesté par la population qui a reçu la motion
des marcheurs occasionnels. Il était accompagné du candidat Robert Sognigbé,
un ancien transfuge de l'Undp.
Les raisons de la déroute
Trois grandes formations politiques se partagent l'échiquier politique de la
commune de Bopa. Outre le Psd et la Fcbe, il y a la grande alliance «Bopa
développement et paix» créée dans le cadre des prochaines élections
communales. Au sein de cette alliance se trouvent d'ailleurs des gens qui
sont très redoutés par le président de l'Assemblée Nationales. L'expérience
acquise au fil des ans par ces gens leur permet aujourd'hui de quadriller la
commune de Bopa au point de mettre en difficulté le président Mathurin Nago
lors de la confection des listes électorales. Pour se rattraper,
il lui restait alors à susciter une marche. L'idée avait été jetée pour être
mise en œuvre lors de la célébration de la fête de Pâques. Mais par défaut de
quorum, la manifestation a été gelée. Le samedi 29 mars dernier ne sera
malheureusement pas la meilleure date. Dans le camp Mathurin Nago, on a tout
tenté. L'arme de la manipulation a été utilisée. C'est ainsi qu'on a fait
croire aux populations que cette marche était organisée pour montrer à la
face du monde que l'ancien député Jean-Claude Hounkponou et le président
Mathurin Nago fument le calumet de la paix. D'ailleurs, le trio Hounkponou,
Nago et Boni devrait être présent à cette marche. Cette fausse information a
été très vite rattrapée par le camp Hounkponou qui a apporté un démenti
formel grâce au service des crieurs publics. Cela a alors suffi pour que la
population souveraine se rende compte de la supercherie et choisisse de
rester chez elle. On comprend alors pourquoi la marche s'est limitée à ceux
qui ont été débarqués de Cotonou et d'ailleurs. « Il y a quelques mois,
lorsque le président Hounkponou a voulu organiser à la maison des jeunes une
rencontre de concertation avec ses militants, on a prétexté d'un trouble à
l'ordre public pour l'en empêcher. Je ne sais pas pourquoi on m'invitera à
marcher pour Mathurin Nago alors qu'on n'a pas encore clarifié la crise qui
secoue l'Upd-Gamesu », s'est exclamé un pêcheur préoccupé à arranger son
filet au bord du lac Ahémé.
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