La désignation des
membres du Parlement pour la Commission électorale nationale autonome
(Cena) et ses démembrements est aujourd’hui dans l’impasse. Les membres
de la minorité parlementaire qui ont adopté la politique de la chaise
vide sont montés au créneau, mercredi à Porto-Novo, pour expliquer leur
position.
Jean –Baptiste Edayé, président du groupe parlementaire ADD -Nation et
développement, Epiphane Quenum, président de la Commission du plan, de
l’équipement et de la production et membre du groupe ADD -Paix et
progrès ; Augustin Ahouanvoèbla, président du groupe parlementaire
PRD-PRS, Georges Bada, Basile Gnonlonfoun, sont les députés qui ont
expliqué à la presse la position de la minorité parlementaire par
rapport à la crise actuelle qui secoue l’Assemblée nationale au sujet
de la désignation des représentants du Parlement à la Cena et ses
démembrements et au Sap-Cena.
Au moment où la plénière du mercredi matin devrait permettre la
confection de la liste, le groupe des mécontents ayant adopté la
politique de la chaise vide, a préféré communiquer et ceci à travers un
point de presse. Selon eux, une politique « injuste » de répartition a
été mise en place pour les réduire au maximum au niveau des Cea. La
même règle qui selon eux, a prévalu pour la répartition des sièges de
la Céna et du Sap- Céna et qui avait considéré les deux blocs a été
jetée aux oubliettes et remplacée par un autre mode de répartition. Sur
les 552 arrondissements, le bloc ADD- PRD n’aura donc qu’une infime
partie. Ce qui fait dire à Epiphane Quenum qu’il y a 305
arrondissements où le bloc de la minorité parlementaire ne sera pas
représenté. Répondant aux questions des confrères, l'honorable Edayé a
expliqué que la politique de la chaise vide adoptée n'est pas une
stratégie de marchandage mais une manière de sauvegarder la démocratie.
Il a ensuite expliqué qu'il n'a pas l'impression que le président Nago
a conscience de ce que représentent les élections pour le pays. « Tout
le monde doit faire l'effort de gagner ce pari », a-t-il précisé.
Abondant dans le même sens, l'honorable Augustin Ahouanvoèbla a fait
remarquer que la minorité parlementaire n'a pas l'intention de bloquer
le processus électoral mais de le sauver. Pour elle, si les députés qui
se réclament de la majorité parlementaire arrivent à désigner une
partie des représentants du Parlement, ils sont alors conscients qu’il
y a deux sensibilités à l’Assemblée nationale. « C’est une confirmation
qu’il y a deux blocs à l’Assemblée et ces deux blocs se sentent
concernés par les élections », soutiennent les conférenciers. Adopter
une clé de répartition où dans 305 arrondissements, seule une
sensibilité sera présente ne répond pas à l’esprit de la loi. C’est un
danger pour les élections et cela se dénote à travers le comportement
des députés de la majorité présidentielle. Tout le monde doit mettre la
main à la pâte pour sauver les élections, soulignent les députés de la
minorité parlementaire.
Yves Georges HOUETO |