"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Les Soglo ont compris que pour rempiler à la tête de la mairie de Cotonou, mieux vaut compter sur le Parti du Renouveau démocratique (Prd) de Me Adrien Houngbédji, que d’espérer un quelconque soutien du coté de Force cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), l’une des trois grandes forces politiques dans la capitale économique. Le rapprochement entre les députés de la Renaissance du Bénin à travers l’Alliance pour une dynamique démocratique (Add) et ceux du Prd installe l’opinion publique dans la certitude du tandem Soglo-Houngbédji. ...

Tandem Soglo-Houngbédji contre Yayi Boni en février 2008. C’est le schéma auquel on risque d’assister pour les prochaines élections municipales et communales. Cette hypothèse est de plus en plus plausible au regard d’un certain nombre de faits qui ont cours actuellement au sein de la classe politique et particulièrement à l’Assemblée nationale. Lorsqu’on considère l’entente subite qui est née entre une trentaine de députés, on peut établir que, c’est au sujet des élections prochaines que cette volonté de se mettre ensemble a gagné ceux qui ne se sentent pas en odeur de sainteté avec le pouvoir. De plus, un front vient d’être mis sur pied à Saketé et regroupe presque les mêmes forces politiques qui viennent de s’unir à l’Assemblée nationale. Les retombées de ces unions sont attendues dans peu de semaines. Notamment lorsqu’il s’agira de choisir les maires après les élections des conseillers. C’est à ce titre que les électeurs béninois sont appelés aux urnes le 17 février 2008. La question que l’on se pose est de savoir si les grandes villes qui suscitent l’appétit vorace des proches du chef de l’Etat, vont échapper aux partis qui les contrôlent depuis quatre ans. S’il est d’une certitude que la ville de Parakou n’échappera pas aux partis au pouvoir, de la même manière, il relèvera d’un miracle si Porto-Novo filait entre les doigts du Prd. Mais là où se trouve l’énigme, c’est à Cotonou. Personne n’est sûr de rien. La Rb qui a pendant longtemps étalé son influence étant en net recul au profit de Forces cauris pour un Bénin (Fcbe) de la mouvance, elle n’est plus en mesure de crier victoire sans avoir compéti. En réalité la guerre entre la Renaissance du Bénin des Soglo et Fcbe aura tous ses éclats à Cotonou. Le chef de l’Etat veut à tout prix arracher la ville à l’ancien président de la République. Mais pour la remettre à qui ? Pour l’instant, il n’a pas encore trouvé un candidat de taille pour affronter Hercule ou son fils Léhadi. Les cartes que Yayi Boni compte utiliser, pourraient s’avérer payantes. Il compte lancer dans le jeu l’ancien chef de la circonscription urbaine de Cotonou, Jérôme Dandjinou, actuel directeur général du Port autonome de Cotonou, qui avait remis les clefs de la municipalité à l’ancien chef de l’Etat. La roue peut tourner dans le sens inverse et que ce soit au tour de Soglo de remettre les rênes à son prédécesseur. D’autres noms sont cités, comme Hubert Balley, Joseph Tamégnon, Richard Adjaho, tous anciens collaborateurs de Soglo. L’actuel maire de Cotonou peut ne pas avoir peur s’il s’agit de ceux-là comme ses adversaires. Mais le soutien du chef de l’Etat à l’un quelconque de ces derniers, peut briser les espoirs de la Rb. Le parti a bien compris. C’est pourquoi, elle fait un travail de sous marin sur le terrain, car il faut d’abord compter sur les militants pour se faire élire conseiller. Quoi qu’il arrive à Cotonou, trois grandes forces politiques vont se dégager lors des prochaines élections communales et municipales : la Rb, le Prd et les Fcbe. A l’issue du dépouillement, il serait fort possible que la première compte presque le même nombre de conseillers. Peut-être à une ou deux différences près. Et, puis viendra le moment de solliciter le soutien de la troisième force, qu’est le Prd. L’entente subite au parlement entre le Prd de Me Adrien Houngbédji et l’Alliance pour une Dynamique démocratique (Add), regroupement dont fait partie la Renaissance du Bénin de Rosine Soglo appelle à imaginer le scénario qui va se produire en février 2008. A mois qu’il ne soit fidèle à ses revirements, Houngbédji va offrir son soutien à son ennemi Soglo. Le moment venu, les deux hommes vont certainement se rappeler les antécédents. Le plus récent étant le soutien de l’Add à Yayi Boni au détriment de Houngbédji, entre les deux tours de la présidentielle de mars 2006. Il y a lieu de se demander au prix de quelle concession, le tandem Soglo-Houngbédji va pouvoir être constitué.

Fidèle H. Nanga