Conquête du pouvoir en 2011:
Boni Yayi dans le piège
de ses «alliés»
(Personne ne le soutient en fait)
Ecrit par Herbert HOUNGNIBO
vendredi, 02 mai 2008 00:00
Le Chef de l'Etat, le Dr Boni Yayi est dans un engrenage. En réalité, tous ceux
qui sont allés à lui l'ont fait pour des intérêts. On en veut pour preuve la
guerre de leadership que se livrent certains de ses supposés militants dans des
localités pourtant stratégiques pour lui dans la perspective de 2011.
Les élections présidentielles de 2011 s'annoncent très difficiles pour le
président Boni Yayi. La guerre de leadership que se livrent ses collaborateurs
et certains transfuges de la Fcbe
ne lui donne aucune garantie d'ailleurs. Il ne serait pas exagéré de dire que
le Chef de l'Etat est assis sur des œufs pourris. Les résultats provisoires des
dernières élections municipales, communales et locales ont révélé la
vulnérabilité de son pouvoir. Dans les quatre départements du Nord, la Fcbe et par ricochet Boni
Yayi ne règne plus en maître. Son pouvoir a été érodé par la performance
réalisée par le G13 au sein duquel ne se trouvent pas pourtant les partis
traditionnels que sont le Psd, le Madep, le Prd. Dans les autres départements à
partir desquels le Chef de l'Etat pensait consolider son pouvoir, c'est tout
simplement la désolation. Porto-Novo et certaines de ses communes satellites
comme Avrankou, Bonou, Adjohoun, Dangbo, Sèmè-Kpodji, Missérété, Adjarra…ont
montré qu'ils continuent d'être une forteresse imprenable. A Porto-Novo, la
coordination Fcbe doit encore régler des questions de leadership pour faire
tomber la citadelle Prd. La guerre de clan entretenue entre Ataou Soufiano,
Sofiath Shannou et Issa Badarou n'est pas de nature à garantir à Boni Yayi une
victoire en 2011. Il en est de même pour la commune d'Avrankou où le ministre
François Noudégbèssi et l'honorable Hélène Aholou-Kèkè n'ont pas pu venir à
bout de la machine Prd lors des dernières élections communales. Malgré les
nombreux moyens déployés, le département du Couffo est resté dans les mains de
Bruno Amoussou. Il a dit non à Boni Yayi. Ce qui veut dire que pour gagner le
pouvoir en 2011, Boni Yayi doit négocier avec ce patriarche de la politique
béninois qui est encore le maître incontesté de son Couffo natal. Contrairement
à ce qu'on pourrait penser, le Mono n'a pas encore basculé dans le camp Fcbe.
Lokossa qui fait à lui seul le double de la population d'un certain nombre de
communes réunies est resté aux mains du G13. C'est un mauvais signe pour le
Chef qui a certainement mal joué en faisant la promotion du président Mathurin
Nago qui s'est révélé au finish comme un cheval non gagnant. S'il est vrai
qu'une grande partie du département des Collines (en dehors de Savalou, de
Bantè et de Glazoué) est tenue de main de maître par les militants Fcbe, il
n'est pas moins évident que le département du Zou est très influencé par divers
courants politiques anti-Cauris. La grosse équation à résoudre par le président
Boni Yayi dans cette région du Bénin avant 2011 est celle du clientélisme
politique des cadres et autres militants Fcbe qui, malheureusement, le font
chanter déjà. C'est en effet dans le département du Zou que la guerre des clans
au sein de la grande famille Fcbe est manifeste. La région Agonlin est en
conflit avec la région du plateau d'Abomey, en conflit avec elle-même. Que
peut-on en effet penser lorsque dans une correspondance adressée au Chef de
l'Etat, des militants Fcbe de la commune d'Agbangnizoun écrivent ce qui suit :
« Nous voulons enfin dire qu'à l'horizon 2011, nous voulons faire la politique
et beaucoup de politique dans notre coin du pays pour réussir… Faire beaucoup
de politique voudrait dire pour nous qu'il faut lancer la conquête de
l'électorat «fon» à partir d'Agbangnizoun ( plus avancée dans l'engagement pour
la Fcbe), en considérant
dans les nominations importantes les cadres qui nous appuient sur le terrain »
? Du chantage tout simplement ! Le ver est donc dans le fruit. Les ingrédients
pour faire échouer Boni Yayi en 2011 sont réunis. Il lui reste maintenant à
tirer les conséquences de cette situation qui montre qu'autour de lui, il n'y a
pas de vrais militants, mais des profiteurs qui se servent de son image pour
entretenir leur chapelle. Les enchères pourraient monter plus que ça lorsqu'on
sera à un an de 2011. Ce n'est pas à exclure en tout cas.