"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Le Bénin connaît une nouvelle crise après la grève des magistrats qui ont repris ces derniers jours, leurs activités. Les douaniers sont restés inflexibles et continuent de contester de vive voix, la nomination de James Sagbo par le gouvernement. Pour manifester de manière plus vigoureuse leur mécontentement et indignation, ils ont décidé de déclencher dès ce jour, une grève de 48 heures.

La situation est préoccupante pour deux raisons fondamentales. Pour la poursuite du processus démocratique, sa consolidation et l’instauration d’un Etat de droit, aucun citoyen ne peut accepter ou souhaiter aujourd’hui, ces conflits ou crises répétées entre le gouvernement et certaines institutions de la République et qui en réalité, n’apportent rien de concret au pays. Mais là où on a des raisons d’être inquiets, c’est que souvent les protagonistes restent campés sur leur position. Ce qui ne rassure pas d’un dénouement rapide de la situation. Le gouvernement, très souvent, au nom de l’autorité de l’Etat, persiste et laisse traîner la situation dans l’espoir de s’imposer ou de faire reculer la partie adverse qui défend une cause. Or, plus une crise ou un conflit perdure entre deux institutions, les conséquences sont fâcheuses pour le pays.

On constate malheureusement que le gouvernement est en train de s’engager dans un affrontement avec les douaniers qui apparemment sont déterminés à aller jusqu’au bout de leur lutte. Il y aura inéluctablement, des milliards de manque à gagner pour l’Etat. La grève des magistrats a certainement occasionné de lourdes pertes à la nation. Et le pays risque de connaître la même situation avec la paralysie de la douane qui est un secteur clé qui génère des fonds énormes et qui occupe une part importante dans l’économie nationale.

Alors la question est de savoir ce que gagne le gouvernement à  vouloir imposer à tout prix  à la tête de la douane un ancien directeur en retraite. On ne comprend vraiment pas. A moins que l’arrivée de ce dernier permette de changer certaines données et contribuera à assainir le secteur pour accroître et renforcer  les recettes qui proviennent de la douane. Il revient au gouvernement de convaincre les populations et les douaniers que l’homme qu’il tient à installer peut réaliser ce miracle. Mais pour le moment, les contestataires sont fermes et n’entendent pas céder à la décision du gouvernement.

A peine les magistrats ont déposé leurs armes et repris service, que les enseignants et les douaniers entrent en grève. Toutes ces agitations dans un pays où les populations se soucient chaque jour de leur misère et de leur pauvreté, poussent à dire une fois encore : «  jusqu’où veulent nous conduire les dirigeants avec cette  nouvelle crise qui occasionnera de graves préjudices pour la nation béninoise 

Euloge R. GANDAHO