"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

La bataille politique pour la prise du pouvoir aux niveaux communal ou municipal et local suit inexorablement son cours. Après le vote des populations appelées aux urnes le 20 avril puis le 1er mai derniers, l’heure est maintenant aux tractations pour l’élection des maires et leurs adjoints. En fait, pendant qu’on attend de la commission électorale nationale autonome (Cena) la proclamation des résultats des élections, les prétendus élus aux conseils communaux ou municipaux et les ténors de leurs formations politiques multiplient les rencontres en vue de la désignation des candidats à positionner d’une part, et d’éventuelles alliances à faire avec d’autres partis, d’autre part. C’est le moment des calculs des intérêts autour des postes au niveau des organes des communes et municipalités. En fait, au vu des tendances des résultants des élections, trois cas de figures se présentent dans la bataille pour la formation de ces organes, en l’occurrence, l’élection des maires et de leurs adjoints. Il y a le cas des communes où une seule liste a raflé tous les sièges ; le cas des communes ou municipalités où l’une des listes concurrentes a obtenu la majorité absolue des sièges ; et celui des communes ou municipalités où aucune formation politique n’a la majorité absolue des sièges.

Cas des communes à liste unique

Dans le cas des communes où une seule liste a raflé tous les sièges, telles que Bassila, Gogounou, Bembèrèkè où Fcbe règnent en maître absolu des lieux. Dans ce cas de figure, le jeu consiste juste à se partager les postes en jeu ; et s’il devrait avoir des tractations, ce ne serait qu’autour du profil des personnes à placer à tel ou tel poste. Ce qui n’est d’ailleurs pas évident, les dés étant pipés d’avance.

Cas de Cotonou, Porto-Novo et Parakou

Dans le cas des communes à deux ou plusieurs listes dont une majoritaire se retrouvent les municipalités de Cotonou, de Porto-Novo et de Parakou. A ce niveau, le jeu paraît encore moins compliqué, en ce sens que la liste majoritaire s’arrogera d’office le poste de maire et bien d’autres qu’elle voudra. Toute tractation ici, ne viendrait que des plus faibles qui se trouvent dans l’obligation de faire des courbettes à l’adversaire plus fort, aux fins d’avoir quelques postes.

Cependant, si d’ores et déjà il apparaît indubitable que le maire Nicéphore Dieudonné Soglo sera reconduit tout simplement à la tête de la mairie de Cotonou, il n’en est pas de même pour Porto-Novo et Parakou où les élus Prd et Fcbe, respectivement majoritaires au niveau de ces mairies, n’accordent pas encore leurs violons autour de celui qui sera leur maire. A Porto-Novo, trois noms circulent actuellement autour du poste de maire. L’ancienne ministre de l’enseignement secondaire, Colette Houeto, loucherait bien le fauteuil du maire Bernard Dossou qui voudrait rempiler. Pendant ce temps, le député Ibathou Glèlè, tête de liste Prd aux municipales, serait aussi annoncée au poste de maire de Porto-Novo. A Parakou la querelle intestine autour du prochain locataire de l’hôtel de ville oppose actuellement cinq prétendants Fcbe. Cette querelle intestine, si elle n’est vite apaisée, risque d’aboutir à la division.

Les cas augurent des grandes tractations

Dans le troisième cas de figure, se trouve la commune d’Abomey-Calavi où plusieurs listes se partagent les sièges sans qu’aucune d’elle n’ait la majorité absolue. Ici, la bataille pour le contrôle de la mairie oppose les Fcbe et la Rb avec le Rdc Mifon de Patrice Houssou Guèdè qui se positionne en arbitre. Dans ce genre de situation, les plus faibles risquent de prendre le contrôle de la mairie au détriment des plus forts. En effet, dans le cas spécifique d’Abomey-Calavi, des indiscrétions font état de ce que Patrice Houssou Guèdè est candidat au poste de maire et qu’il chercherait à se mettre du coté de l’une des listes Rb et Fcbe qui accepterait de lui accorder ce poste. Mais, selon les mêmes sources, la Rb qui aurait déjà composé son équipe communale de Calavi préférerait composer avec les élus de la liste Alliance réveil qui exigeraient moins que le Rdc. Mais pour le moment, les tractations se poursuivent, et les tendances pourraient être renversées, attendu que l’argent jouera sera également mis en jeu pour débaucher certains élus de leurs formation politique, ou tout au moins à les amener à trahir leurs parti.

Ignace AOUBRE