"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Contrôle de la gestion des sociétés d’Etat :

Le Cncb, un cas de conscience pour le régime Yayi


Écrit par La Nouvelle Tribune du 29/11/2007   

De tous les offices et sociétés d’Etat visités par les commissaires de l’Inspection générale d’Etat (Ige), le Conseil national des chargeurs du Bénin est le seul où la période de référence fait moins de trois ans. Même dans le dernier cas dont a...

De tous les offices et sociétés d’Etat visités par les commissaires de l’Inspection générale d’Etat (Ige), le Conseil national des chargeurs du Bénin est le seul où la période de référence fait moins de trois ans. Même dans le dernier cas dont a rendu compte le communiqué de la dernière séance du conseil des ministres, les vérifications de l’Ige ont été étendues sur une période de référence de trois ans comme le recommandent d’ailleurs selon certains spécialistes, les règles et principes en matière de contrôle et d’audit de gestion des entreprises. Alors, qui du gouvernement ou de l’Ige a donc la responsabilité de définir les périodes de référence ? Et pourquoi sur une demie dizaine de sociétés et offices déjà visités par l’Ige, seul le Cncb a bénéficié de cette particularité d’une période référence d’un an ? La singularité du cas du Cncb suscite depuis son constat moult interprétations au sein de l’opinion. Pour certains, il y a simplement deux poids deux mesures. Pour d’autres en revanche le gouvernement affiche à travers cette particularité son intention présumée de protéger certains responsables au détriment d’autres. Car, rappellent les partisans d’une telle analyse, la gestion du Cncb présente bien des insuffisances si on remonte jusqu’en 2004 comme cela a été le cas au niveau de la Société béninoise d’énergie électrique (Sbee), de la Cellule de régulation des marchés publics et dernièrement du programme d’insertion des jeunes sans emplois pour ne citer que ceux-ci.  Ici le chef de l’Etat est d’autant plus interpellé que plusieurs autres grandes figures de la vie politique nationale semblent avoir fait le constat de cette discrimination. Au sortir d’une audience que le président de la République lui a accordée vendredi nuit dernier, l’ancien président et maire de la ville de Cotonou, Nicéphore D. Soglo tout en approuvant la lutte initiée  contre la corruption et l’impunité par le régime du changement a souhaité qu’il y désormais plus d’équité. C’est dire en peu de mots que la lutte contre la corruption, pour qu’elle donne des résultats comme ceux qu’attendent les Béninois,  doit se faire sans discrimination ni partie pris et avec équité. Tous les présumés mis en cause doivent donc être équitablement traités.  Ce qui semble ne pas être encore le cas avec les disparités qui s’observent singulièrement dans le cas du Cncb pourtant objet de grognes et autres dénonciations de faits de mal gouvernance sous l’exercice d’anciens responsables aujourd’hui casés au sein de cabinets ministériels et même dans l’entourage immédiat du chef de l’Etat. Ce qui gène, c’est qu’au même moment d’autres anciens responsables font l’objet d’une campagne tapageuse savamment menée depuis les hautes sphères du système au pouvoir. A qui pourrait profiter cette politique de deux poids deux mesures ?  

 

Ludovic D. Guédénon



29/11/2007
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