Controle émergente de la CENA
Ils ont osé faire ça…
mercredi 9 avril 2008
Arimi CHOUBADE/ In le Nokoue
Rédigé le 09 avril 2008
Nombreux, les Béninois qui ont prié pour que
Didier Doubogan et consorts soient coupables de quelque chose. Au moins l’un
d’entre eux. Qui pouvait s’imaginer que la police républicaine, le ministère
public et des partis politiques du pays des conférences nationales en Afrique
pourrait ainsi servir d’instruments à une dérive de « fous du
pouvoir » ? Tout l’appareil judiciaire du Bénin mobilisé afin d’élucider
un vol de cartes d’électeur. En vain. Toute honte bue, l’Etat du Bénin s’est
dégonflé du 07 avril 2008, balbutiant ses récriminations, sautant d’une
accusation à une autre, pour finalement prendre une raclée.
Au nom d’une manœuvre politicienne : le
report des élections municipales du 20 avril. Rien que pour cela, l’échafaudage
érigé laborieusement, pan par pan, à partir de la conférence nationale, est
pris d’assaut sans retenue. Comble de l’hérésie, c’est à partir du haut lieu du
symbole du renouveau démocratique, l’hôtel Plm Accor-Alédjo que l’estocade
finale a été lancée contre le processus électoral. À travers une déclaration
synthèse de toute la cabale contre les structures en charge de l’organisation
du scrutin. Exigence d’une transparence avant toute participation au vote,
suspension de la participation au processus, volonté de sauver la démocratie.
On était prêt à leur accorder la palme des gardiens du temple. Pyromanes
incendiaires, oui !
Un militant convaincu de rupture avec la légalité
électorale, ce n’est pas encore l’opprobre suprême. Tout le monde peut être
sujet à un passage à vide dans un moment d’égarement passager. Ce n’est pas la
première fois qu’un parti politique paierait un tribut au zèle incontrôlé d’un
de ses serviteurs. Des canards boiteux, il en existe dans toutes les
basses-cours. C’est en ce sens qu’en toute bonne foi, quelques citoyens ont
souhaité que les mailles de la justice retiennent ne serait-ce qu’un seul
élément de la bande à Doubogan – pour l’honneur de la démocratie et de
Tous les ingrédients du glissement despotique se
mettent en place progressivement. La complote et les répressions. Il existerait
même des braquages politiques. Ainsi, Soglo, Houngbédji, Amoussou, Salé ou
Amoussou serait derrière le commando hollywoodien auteur du retentissant pied
de nez à tout le système de sécurité et militaire au marché Dantokpa le 02
avril. Il ne reste à la soldatesque aux ordres du Parti-Etat qu’à passer à
l’acte. Après ce qu’on a vu dans l’affaire de vol de cartes d’électeur, mué en
modification de listes électorales puis en tentative de modification de listes
électorales, tout est possible désormais.
C’est admis que les despotes supportent
difficilement les échecs. Comme indicateur immédiat, le durcissement du
patriarche d’Harare, Robert Mugabe, après l’historique débâcle électorale de sa
Zanu-Pf. « Les fous du pouvoir » du Quartier latin ne manqueront pas
de poursuivre la rhétorique de la surenchère afin de se donner une contenance.
Les masques étant tombés, ils ne craignent même plus de se faire reconnaître
par leurs victimes potentielles.
C’est quoi le prochain épisode,
docteur-président ?
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