"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Parce que, tout calcul fait, ils pensent que là, ils sont à l’abri des effets dévastateurs du vent du changement. Forts de ce privilège, ils ont crié, sur tous les faits, qu’ils mangent à la table du président de la République et qu’ils sont les seuls à avoir sa confiance. Alors, bien endimanchés (ils arborent volontiers costume, cravate, boubou trois pièces avec chéchia), ils ont gravi nos monts, sillonné nos vallées et parcouru toutes nos campagnes et nos villes avec les moyens de l’Etat. Pour, disent-ils, mobiliser les populations de leur localité auteur de la cause du chef. Puis, à l’issue de chaque tournée, ils retournaient voir le président de la République à qui ils font des fiches pour lui dire que leurs localités leur sont fidèles ainsi qu’au Dr Yayi Boni. Mais, les résultats des élections communales, municipales et locales ont permis de découvrir le pot aux roses. Sur le terrain, ils ne représentent que l’ombre d’eux-mêmes. Ils n’avaient même pas l’habitude de retourner régulièrement dans leur village. Donc, ce sont d’illustres inconnus de leurs « frères et sœurs » du village qui les ont rejetés purement et simplement. Malgré cela ils tentent d’usurper le pouvoir, en envoyant leurs militants dans la rue. Ceux-ci ont franchi le rubicon, mardi dernier à Avrankou, avec les affrontements sanglants qu’il y a eu entre eux et les militants du Parti du renouveau démocratique. Et, incontestablement, ces actes de vandales et de barbares ont porté un coup dur à notre processus démocratique. Ces comportements anti-démocratiques tranchent nettement avec ceux de leurs leaders charismatiques : Yayi Boni et Adrien Houngbédji. En effet, l’opinion publique nationale et internationale se rappelle le fair play avec lequel les deux personnalités ont accueilli les résultats du second tour des présidentielles. En bon perdant, Me Adrien Houngbédji avait reconnu prestement la victoire du Dr Yayi Boni. En retour, le vainqueur s’est rendu au domicile de son challenger dans son Porto-Novo natal. Un bel exemple de comportement démocratique qui avait installé définitivement le Bénin dans le club très serré des pays où les élections sont libres, transparentes et les résultats acceptés de tous. Malheureusement, depuis le mardi noir dernier, on constate clairement, maintenant, que les germes du recul démocratique sont toujours présents dans le landernau politique. Les deux personnalités ont, par conséquent, l’obligation de les extirper du mental et du comportement de leur partisans. Le Dr Yayi Boni, en bon père de la Nation, doit le premier sévir en éjectant de ses rangs les instigateurs de ces actes de vandalisme et de barbarie. Sinon, le risque est grand qu’il soit taxé d’être la caution morale du recul de la jeune démocratie béninoise.

Maximin Tchibozo