Crise dans la mouvance présidentielle au parlement:
Déjà 48 députés pour l’opposition 30 janvier 2008
La descente aux enfers se poursuit au sein de la
mouvance mécanique présidentielle. Après l’élection du bureau de la Commission électorale
nationale autonome (Cena) et les derniers développements de l’actualité
politique nationale, ce qu’il convient d’appeler désormais ex-minorité
parlementaire a déjà à son actif au moins 48 députés pour la suite du combat.
La minorité parlementaire qui peut désormais se frotter les
mains, a plus que jamais le vent en poupe. Réduite au silence absolu à cause de
la valeur de ses 30 députés, ce groupe politique activement contrôlé par les
formations de l’opposition comme le Parti du Renouveau Démocratique (Prd), la Renaissance du Bénin
(Rb) et le Parti Social Démocrate (Psd) a fini par retourner la situation à son
profit. Ce sont d’abord les éléments du groupe des 13 députés de l’honorable
Issa Salifou qui semblent avoir été les premiers à pactiser avec l’opposition.
Et avec leurs 15 députés, ils ont porté rapidement le nombre des éléments
anti-cauris à 43. Et on parle de plus en plus d’un autre groupe de 05 députés
qui frappent sérieusement à la porte de l’opposition pour renforcer ses
positions. Selon des sources parlementaires crédibles, ce groupe de 05 regroupe
les quatre parlementaires de la liste Force Clé et leur seul collègue du parti
Rpr, Valentin Aditi Houdé. En tout, 48 parlementaires seraient solidement
acquis à la cause de l’opposition qui était jusque là mise en minorité et
écartée de toutes les grandes tractations parlementaires. Et puis, on apprend
des mêmes sources que la mouvance parlementaire hétéroclite autour du chef de
l’Etat ne serait pas encore au bout de ses peines. D’autres grands députés élus
sur la liste Forces Cauris pour un Bénin Emergent (Fcbe) seraient également sur
le point de claquer la porte à la mouvance pour, dit-on, faire aussi chemin
avec les formations taxées de l’opposition mais qui ont réussi, après une
longue période de traversée du désert, à accorder leurs violons, harmoniser
leurs points de vue et s’entendre sur une stratégie qui a plu aux autres qui
commencent par se rallier au groupe. C’est après la publication du mémorandum
du groupe des 13 députés mais aussi et surtout la débâcle de la nuit du mardi à
mercredi dernier à l’issue de laquelle un bureau anti-cauris dirigé contre
toute attente par le syndicaliste Pascal Todjinou et installé en l’absence des
sénateurs de la mouvance que les positions ont commencé par se clarifier. Tous
les mécontents du changement, pour une raison ou une autre, ont décidé
désormais de prendre leur destin en main. Dans les couloirs de l’Assemblée
nationale, on confirme que l’état de grâce est vraiment terminé et la situation
actuelle annonce d’autres grands rebondissements qui pourraient bien faire mal
dans l’entourage du chef de l’Etat et de tous ceux qui attendent profiter de la
liste unique gouvernementale pour se faire élire conseillers et plus tard
maires de communes.
Jean-Christophe Houngbo