Un
collectif d'organisations de la société civile a donné hier mardi 15 juillet
2008, une conférence de presse au siège de l'Ong Alcrer à Cotonou. L'objectif
était de dire sa position par rapport à la crise sociopolitique que vit le
Bénin depuis quelque temps.
« Il n'est pas exagéré de dire que notre pays va mal. C'est à croire que
notre pays est maudit ». C'est en ces termes que Me Djibril Zakari
Sambaou, Président de Dhpd-Ong a introduit son intervention hier.
Face
au blocage des activités au Parlement, la non installation des conseils
communaux, et les débrayages au niveau de la justice, l'avocat a déclaré qu'il
ne faudrait pas attendre que les canons tonnent avant de réagir. Ce qui se
passe, selon lui, est dramatique. Car, le Parlement vient de passer trois mois
sans voter la moindre ratification et sans le moindre contrôle de l'action du
gouvernement. Il faut crier le holà, car c'est comme cela que tout commence et
se désagrège.
Il y a aussi crise parce que la loi est violée par le gouvernement qui a refusé
d'installer les Conseils communaux, attendant les décisions de la Cour Suprême. Me
Sambaou en a tiré deux conséquences. D'abord, cela est une pression sur le
juge. Car, c'est comme si on lui disait de vite faire pour sortir des
décisions. On risque en ce moment d'avoir des décisions précipitées qui ne
prendront pas en compte tous les aspects du dossier. La justice, selon lui, est
une institution qui travaille à son rythme et il faut pouvoir la laisser. Il
faut avoir des craintes par rapport à cette situation, car si la grève des
greffiers atteignait la
Cour Suprême, on assistera à l'impasse qui risque d'embraser
le pays. Il invite donc le gouvernement à mettre les moyens de sécurité en
place pour installer les Conseils communaux au lieu de l'user de pressions sur la Cour Suprême.
Grève à la justice
S'agissant de la grève à la justice, il a fait constater que si la justice
étatique ne fonctionne pas, c'est la justice privée qui va s'installer.
Beaucoup de dossiers sont bloqués pour une question de primes de
sédentarisation que l'Etat aux devrait payer greffiers. C'est suffisamment
préoccupant car, il ne comprend pas que le gouvernement ne puisse pas
satisfaire un paiement de 480.000f par tête pour 145 agents. Sa
conclusion est qu'il faut que tous les principaux acteurs prennent les mesures
qui s'imposent.
Violation des textes et lois de la République
Pour
M. Urbain Amègbédji du Centre Africa Obota, à la crise socio-économique
qui ébranle déjà le Bénin s'ajoute malheureusement une crise politique
entretenue par le gouvernement. « Le pouvoir actuel développe une gestion
qui s'enracine dans l'illégalité. Malgré des décisions liées à l'annulation des
nominations à la tête des structures de l'Ortb, le gouvernement n'a pas mis fin
aux activités des concernés », a-t-il déploré avant de rappeler le refus
de reprise de fonctions opposé au maire Rachidi Gbadamassi par un préfet en
violation de la décision de la Cour Constitutionnelle.
Tout récemment encore, poursuit-il, le gouvernement ne s'est pas ravisé quand
la même Cour a déclaré l'Organe présidentiel de médiation contraire à la Constitution. Tout
cela enchaîne le Bénin dans la crise, a-t-il conclu.Il faut donc vite se
raviser au sommet de l'Etat pour respecter les textes de lois. En tout cas, la
société civile se démarque de toutes les pratiques antidémocratiques.
A son tour, M. Constant Gnacadja du Wanep a fustigé l'organisations des
élections par les différentes Cena jusque–là. « Il faut améliorer la
situation par rapport à 2011 où le Bénin organisera les élections législatives
et présidentielles », a-t-il suggéré.
Pour améliorer la situation il réclame, au nom de la société civil un code
électoral, une Lépi biométrique. Le budget 2009 doit déjà intégrer la donne et
prévoir de quoi réaliser la
Lépi. Sinon, ce sera un lit dressé à la catastrophe.
Le Président de l'Ong Alcrer Martin Assogba a promis que la société
civile va rompre avec le silence. Chaque semaine il y aura une intervention de
leur part. Car, ils veulent surveiller la mise en œuvre de toutes les mesures
dégagées du forum présidé le lundi 14 juillet pas le Chef de l'Etat sur le
cherté de la vie. « Il faut changer le changement face à tout ce qui se
passe », a dit M. Assogba. En fin une déclaration commune sur la situation
sociopolitique a été lue par M. Fatiou Daguia de l'Ong Ean.
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