"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Déclaration commune de la RB, du PRD, du PSD et du MADEP :

Écrit par L'Autre Quotidien du 13/03/2008   

 Enfin une opposition officielle au gouvernement de Boni Yayi ?

 

Enfin une opposition claire et suffisamment engagée contre le régime de Boni YAYI Boni ? On est bien tenté de le croire au regard de la déclaration faite hier au palais des sports de Cotonou par la RB, le MADEP, le PRD et le PSD. Quatre partis dont l'influence sur la scène politique béninoise est considérable.

 

C’est à Léhady Soglo qu’est revenu l’honneur de planter le décor. Dans un discours procès, il a fustigé avec un ton exceptionnellement dur, ce qu’il appelle « les nombreux dysfonctionnements » de l’équipe gouvernementale. Pour le premier adjoint au maire de Cotonou qui parlait au nom du Parti de la Renaissance du Bénin, le temps du parti unique, de la pensée unique et du Parti Etat est révolu. La démocratie béninoise se doit d’aller de l’avant. «La démocratie béninoise est en danger!» s’est écrié Léhady qui dénonce avec véhémence, le musellement de la presse, la violation des libertés syndicales, les conflits de compétences et les excès d’un pouvoir qui fait tout dans la précipitation et avec de l’improvisation. A sa suite, Idji Kolawolé, au nom du Madep, va dresser un tableau très sombre de la gestion du président Boni Yayi. Selon lui, de graves menaces pèseraient sur la démocratie béninoise et si l’on n’y prend pas garde, l’avenir du Bénin sombrera dans une situation qui précipitera le pays dans un chaos comme c’est le cas de certains pays de la sous région actuellement. Appréciant la situation sociale du pays, M. Kolawolé citera les nombreuses crises dont la plus forte est actuellement la flambée que connait les denrées de première nécessité, les nombreuses promesses non tenues qui ont fini par lasser les populations qui ont commencé par perdre confiance, et la fragilisation de l’unité nationale par des discours à relents régionalistes et identitaires. Au plan politique, le président du Madep, estime que le grand enthousiasme qui s’est emparé de tout le peuple à l’avènement du changement s’est considérablement effrité pour céder la place à une totale désillusion, un désenchantement qui puise son origine dans l’incapacité du gouvernement à tolérer la contradiction. Idji Kolawolé évoque les nombreux recours à la Cour constitutionnelle et cite au passage le non respect de la décision de la haute juridiction relative aux nominations à la tête des médias de service publique, le maintien d’un élu du peuple en prison et l’appel à la désobéissance lancé aux adjudicataires de fréquences octroyées par la Haac. « Jamais, depuis la conférence nationale, le Bénin n’a connu un régime dont les rapports avec les autres institutions de la République ont été aussi tendues, et les décisions ont fait l’objet d’autant de recours en inconstitutionnalité » a conclu le président du Madep qui appelle toutes les forces politiques béninoises éprises de démocratie à s’unir pour barrer la route à l’érection d’un Parti-Etat dans lequel seule la pensée unique a droit de cité.

 

 

Arrêter les dérives

 

Abordant dans le même sens, le président du Parti Social démocrate, Bruno Amoussou a pour sa part, déclaré qu’ « en rejetant résolument la dictature et le monopartisme, le peuple béninois a opté de façon irréversible pour une démocratie pluraliste. Cette option est de plus en plus fragilisée, selon lui, par le pouvoir en place qui a une forte propension à infantiliser et instrumentaliser les masses laborieuses des villes et campagnes. C’est pourquoi, ajoutera-t-il, les partis signataires de la commune déclaration estiment qu’il est urgent et impérieux de mettre fin aux dérives du pouvoir en place, si tant est que l’on veuille sauvegarder les acquis démocratiques obtenus au prix de hautes luttes. Dans son discours fortement applaudi par un public en délire, Me Adrien Houngbedji, président du Parti du Renouveau Démocratique (Prd) utilisera quatre mots pour caricaturer le pouvoir de Boni Yayi : improvisation, précipitation, dispersion et voyages faramineux. Pour le leader du Prd, les signataires de la déclaration disent ‘’non’’ à la justice sélective, aux audits sélectifs, au refus de la contradiction et à la promotion de l’unité de pensée. Il a, pour finir, fustigé la manière dont les dossiers de la Soneb, Sbee, Sonapra et le secteur des Gsm ont été gérés. Il reviendra enfin à l’ancien président de la République, Nicéphore Soglo, Maire de la Commune de Cotonou de manifester son indéfectible soutien à l’initiative. « Nous prenons acte de la volonté du gouvernement de poursuivre l’oeuvre du redressement économique, sociale et culturel du Bénin, mais sommes résolument contre les dérives qui ne sont pas de nature à consolider la paix et l’enracinement de la démocratie » a conclu le président Nicéphore SOGLO. Il est à rappeler les quatre partis signataires de la déclaration ont reçu les soutiens du G13, de Célestine Zannou et de Lazare Séhouéto représentant ‘’Force Clé ‘’.

 

 

Rhétice Déogratias


13/03/2008
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