"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Déclaration de l’avocat conseil du Padme :

 " Du fond à la forme le gouvernement viole les textes "


Écrit par Fraternité du 20/03/2008   

" Le gouvernement est ni plus, ni moins dans l’illégalité et les arrêtés de révocation du directeur et du conseil d’administration sont de nul et de nul effet " a déclaré l’avocat conseil du Padme, Maître Hounkanrin. C’était hier, à une rencontre de vérité qu’il a eue au Chant d’oiseau avec les journalistes. Dans l’élaboration du droit administratif, aux dires de Maître Louis-Martin Hounkanrin, celui qui a qualité dans le cas d’espèce et conformément aux textes régissant l’institution Padme pour prendre des décisions si besoin y est, est le ministre des finances. De ce fait, toutes les décisions prises sont nulles pour défaut de compétence. Autrement dit, le ministre de la micro finance n’a pas prérogative à révoquer ni le directeur ni le conseil d’administration. Car, selon lui, la force de l’autorité ne se repose que sur le droit. Le gouvernement, à en croire l’avocat conseil, est déterminé à mettre Padme sous sa tutelle à cause de la densité de son réseau et de la qualité de son personnel, quand bien même ce dernier soit une personne morale de droit privé ayant une autonomie financière, de fonctionnement et administrative. Pour cela, il a révélé que l’artifice juridique utilisé par le gouvernement utilisé est la commission d’enquête alors qu’en mai dernier, la Bceao, pour un contrôle périodique a audité Padme. " Le gouvernement a violé les engagements pris. Ce faisant, les sanctions prises sont injustifiées et les décisions illégales ", a précisé l’avocat. Car, selon lui, ne pas tenir compte des contre observations du Padme met en cause la fiabilité et la crédibilité du rapport de l’Igf. Des conventions qui régissent le Padme, il ressort que seule l’institution peut décider d’un changement. Mais, il doit, dans ce cas, informer l’Etat et la Bceao. " Pourquoi le gouvernement s’engage dans un bras de fer avec Padme qui ne profite à personne " ? S’indigne l’avocat. Il en appelle à la clairvoyance du chef de l’Etat afin que cette crise soit réglée à l’amiable. Dans le cas contraire, l’avocat conseil du Padme pense faire appel aux juridictions compétentes pour dire le droit et tirer définitivement cette affaire au clair. " Mais toute tentative pour porter atteinte à la sécurité des responsables du Padme ne serait que de l’arbitraire, car je connais ce qu’ils subissent en ces moments " a-t-il ajouté.

Le personnel du Padme n’a pu rencontrer le ministre de la micro finance

Prévue pour hier soir au Chant d’oiseau, la rencontre de la ministre de la micro finance avec le personnel du Padme n’a pas eu lieu. De sources concordantes, après une petite concertation entre le personnel dans la journée d’hier, ils sont arrivés à la conclusion que leurs collègues se situant dans le nord du pays n’étaient pas informés. Car, le communiqué n’a pas été diffusé sur les ondes de la chaîne nationale. Par ailleurs, une délégation du Padme formée de cinq membres du personnel, serait allée rendre compte au ministre de la micro finance afin de demander que la rencontre soit tout simplement reportée. Ceci, le temps que tout le personnel soit au même niveau d’informations et que la majorité du personnel puisse faire le déplacement. Mais à en croire le ministre de la micro finance, Sakinatou Orou Sidi qui a fait le déplacement sur les lieux, le personnel pense que le gouvernement s’acharne contre l’association Padme. Il convient de leur expliquer que ce n’est pas un acharnement. Ignorant les raisons qui ont conduit le personnel à boycotter la rencontre, elle a précisé rendre compte au conseil des ministres. Aussi, toutes les décisions prises l’ont par le ministre des finances.

Sakinatou Orou Sidi tend la perche à Padme

" Je vais entrer en négociation et échanger avec eux pour une sortie de crise ", a déclaré la ministre de la micro finance Sakinatou Orou Sidi, hier sur la chaîne de télévision nationale lors d’un entretien sur la situation du Padme. Après avoir fait un tour d’horizon sur la décision du conseil des ministres et les sanctions prises par le gouvernement, elle a rassuré d’une part les clients du Padme que le rôle de l’Etat est de consolider les acquis de l’institution et d’autre part, la qualité de la relation entre les bailleurs de fonds doit se perpétrer. Padme pourrait se porter mieux si toutes les insuffisances relevées sont corrigées. Et c’est ce à quoi va s’atteler le nouveau directeur par intérim du Padme dans un délai de trois mois. Elle a rappelé que les bureaux ne seront pas mis sous scellés mais que ce n’était que la politique du bâton et de la carotte. Il existe 760 initiatives de micro finances dont 200 sont seulement reconnues par l’Etat. Lors de son entretien, la transformation de l’association Padme n’a pas été occultée. Selon elle, le gouvernement, avant de donner son accord, pose trois conditions que sont : connaître la valeur du patrimoine à transmettre, voir si Padme a atteint ses objectifs et préciser la place de l’Etat dans cette nouvelle structure. Pour le premier critère, le ministre de l’industrie et du commerce a, selon la ministre, déjà lancé les consultations. " L’Etat ne fera pas de la micro finance ", a précisé Mme Sakinatou Orou Sidi. D’une façon générale, pour elle, le secteur de la micro finance se porte bien au Bénin. De ce point de vue, elle a félicité tous les acteurs intervenant dans le secteur. Car, l’encours de crédit est supérieur à 90 milliards de Fcfa et l’épargne mobilisée avoisine les 40 milliards. Mais les impayés cumulés dépassent 20 milliards. Le gouvernement n’est pas venu pour détruire les institutions de micro finance. Néanmoins les conventions signées par lesdites institutions donnent prérogative au ministre des finances d’effectuer des contrôles. Et demain, l’Inspection générale des fiances peut aller dans toute autre structure de micro finance.


Charles YANSUNNU



20/03/2008
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