Mathurin Nago sur la braise (Les députés du G4, G13 et Force Clé dictent leur loi à Nago)
Le parlement a enregistré hier de vives
polémiques au sein de l'hémicycle suite à la non inscription à l'ordre du jour
de l'étude de la proposition de résolution tendant à mettre sur pied une
commission d'enquête pour contrôler la gestion du président Mathurin Nago.
Après trois suspensions, les députés n'ont pas pu harmoniser leurs points
de vue. La tension est montée d'un cran hier à l'hémicycle. En effet, les
députés du G4, G13 et de Force Clé viennent de dicter une fois encore leur loi
aux députés de la Fcbe
minoritaires au parlement. C'est le député de l'Add Edayè Jean-Baptiste, appuyé
par d'autres collègues tels que Eric Houdété de Force Clé et Rachidi Gbadamassi
du G13, qui a évoqué à l'ouverture de la séance une question préjudicielle.
L'objet porte sur la non inscription à l'ordre du jour de la plénière du
dossier relatif à l'étude de la proposition de résolution introduite par un
certain nombre de députés. Selon les députés protestataires il y a une
procédure d'urgence engagée sur un point précis alors qu'il y avait eu une
suspension. Cette situation a suscité des remous au sein de l'hémicycle.
Finalement la séance a été suspendue afin d'harmoniser les points de vue sur la
question. A la reprise, l’ambiance est restée la même puisque le président
Mathurin Nago n'a pas pu départager les uns et les autres. La plupart des
députés du G4, G13 et Force Clé brandissent les dispositions de l'article 79 du
règlement intérieur de l'Assemblée nationale qui décide du délai d'une
procédure d'urgence. Par contre, pour les députés de Fcbe, ils évoquent
les articles 42 et 49 du règlement intérieur afin que le président Nago
poursuive les travaux. Le député Raphael Akotègnon du Prd demandera que ce seul
point soit complété à l'ordre du jour de la séance car dit-il la plénière est
souveraine. Selon le député Lazare Sèhouéto, " les choses saines doivent
rester saines". Il demandera que l'ordre du jour soit amendé et que ce
point soit introduit.
Le ton est monté à l'hémicycle
Le député Eric Houndété
demandera au président Mathurin Nago de rectifier son erreur car l'erreur est
humaine. Selon lui la Cen-sad
est terminée et il faut que le dossier soit inscrit à l'ordre du jour. Les
partisans de cette options seront appuyés dans leur logique par d'autres
députés tels que Timothée Gbèdiga, Bada Georges, Edayé Jean-Baptiste l'auteur
de la question préjudicielle qui ne comprend pas l'acharnement de certains
collègues d'en face à ne pas faire comprendre au président ce qui est
dangereux.
D'avis contraire, les députés de Fcbe, Sam Adambi, Chabi Sika Karimou, Djibril
Débourou, Benoit Dègla, Sagui Yotto Justin, Ahinnou Thomas et autres ont balayé
du revers de la main cette question préjudicielle et se basant sur l'article 79
du règlement intérieur, pensent qu'il faut simplement que le président Nago
poursuivent l'étude des deux dossiers inscrits à l'ordre du jour et relatif à
la ratification d'accord de prêt pour la lutte contre l'érosion côtière à l'est
de cotonou. Le ministre de l'urbanisme François Noudégbessi représentant le
gouvernement demandera l'indulgence des députés pour le vote de ce dossier qui
selon lui est très capital pour le Bénin. Puisque dit-il, il y a quelques
contraintes dans ce dossier, ceux de les faire ratifier avant le 31
juillet prochain, quitte à perdre le financement. Malgré ses explications
les députés sont restés campés sur leur position.
La solution de la conférence des
présidents
Dans ces divergences le président Mathurin Nago suspendra la séance pour une
trentaine de minutes. Contre toute attente, aucun député protestataire n'a été
invité par le président pour négociation comme ça se fait dans les pratiques
parlementaires. A la reprise, la tension est montée encore d'un cran car
c’était le statu quo et chaque député se cramponne toujours sur sa
position. Ce n'est que le député Fcbe Edgar
Alia qui demandera l'indulgence de ses collègues et du président Nago
afin que la balle soit remise à terre. Au terme de la polémique, une autre
suspension est intervenue sans aucun succès. Mais avant cette suspension, le
député Ismael Tidjani Serpos du Prd proposera une porte de sortie en demandant
au président de l'Assemblée nationale de convoquer à nouveau la
conférence des présidents afin de discuter plus amplement sur l'ordre du jour
et harmoniser les points de vue.
A l’issue de la conférence des présidents qui a été très houleuse, il a été
décidé la mise sur pied d’un conseil des président qui se chargera de mener les
démarcher nécessaires pour faire ramener la paix au sein de l’hémicycle.
Ismail Kèko |