"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

  Soglo, Houngbédji, Amoussou et Idji ensemble

12 mars 2008-In Matinal
Ils sont tous annoncés pour une sortie politique commune qui a lieu ce jour au Palais des Sports de Cotonou. Nicéphore Soglo, Adrien Houngbédji, Bruno Amoussou et Idji Kolawolé, tous leaders de leur parti politique ont décidé de monter au créneau pour alerter l’opinion publique sur les dérives qui empoisonnent la démocratie béninoise.

Nicéphore Soglo aux côtés de Bruno Amoussou de Adrien Houngbédji de Antoine Idji Kolawolé au beau milieu d’une foule de militants des différents partis auxquels appartiennent ces leaders restera une image forte et historique. Le Palais des Sports de Cotonou va donc accueillir ce jour une manifestation de grande portée. Elle intervient seulement trois semaines après la sortie du G13 à Glazoué. Sortie au cours de laquelle, plusieurs formations politiques soutenant l’action du chef de l’Etat ont jeté le pavé dans la marre. Le régime actuel a été mis au banc des accusés et il lui est reproché de vouloir conduire le pays à la dérive l’intervention la plus remarquable a été celle de Célestine Zanou, candidate à la présidentielle de mars 2006. Elle prévient contre une clochardisation de la classe politique. Voilà que peu de temps après, une autre coalition se met en place pour faire une déclaration commune sur la situation du pays. Cette fois-ci l’initiative ne vient pas des députés, mais de ceux qui ont gardé un héritage chèrement acquis : la démocratie. Ils étaient tous là à la conférence des forces vives de février 1990. Ils ont su conserver, parfois au prix de leur vie les acquis de cette rencontre historique. Face donc à ce que l’autre appelle la clochardisation de la classe politique, ils n’entendent pas croiser les bras pour laisser le pays tomber dans les travers. C’est ce qu’il convient de comprendre de cette initiative qu’on peut facilement superposer sur l’initiative de Glazoué qui a peint à travers les discours qui se sont succédés, la situation actuelle du pays. Les initiateurs avaient tiré la sonnette d’alarme. Aujourd’hui, d’autres voix vont s’élever pour dire la même chose. C’est dire que l’affaire devient sérieuse. On a comme l’impression que ça gronde de partout et ça grogne dans les esprits. Doit-on faire la sourde oreille quand ces voix résonnent dans les oreilles pour éveiller les consciences ? Il y a lieu de prêter flanc à ces bruits. L’opportunité de la déclaration à laquelle plusieurs leaders politiques dont les plus importants sont Nicéphore Soglo, Adrien Houngbédji, Bruno Amoussou et Idji Kolawolé veulent souscrire s’établit de ce fait. Le poids de ces leaders dans l’arène politique n’est pas à minimiser. Ils ont leur mot à dire et le fait qu’ils ont décidé de se mettre ensemble n’est pas du folklore. C’est un acte de portée historique qui intervient en plein processus électoral. Quelle interprétation doit-on en faire. L’initiative prise par la Renaissance du Bénin (Rb), le Parti du Renouveau démocratique (Prd), le Parti social démocrate (Psd), le Mouvement africain pour la démocratie et le progrès (Madep) est soutenue par une trentaine de partis. Sont-ils partis pour une cause commune ou pour une entente qui va durer le temps d’un feu de paille ? Toute la question est là. Mais à côté d’une telle initiative qui va permettre de voir côte-à-côte les figures de proue de la politique nationale parler d’une même langue et appartenant à la vielle garde, il y a lieu de souligner le fait qu’on se dirige tout doucement vers un clivage politique qui met dans un même camp le G13 et les formations politiques qui se joignent à la déclaration de ce jour.

Fidèle Nanga