"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Déclaration sur la situation nationale :

Le film de la cérémonie

Fraternité-Cotonou, 12 mars 2008, 15 h, heure locale. Dans la salle du palais des sports de Kouhounou, des milliers de femmes et d’hommes venus de diverses localités du Bénin, attendent depuis des heures, dans un brouhaha inouï de musique, d’applaudissements, de slogans et de cris de joie, l’arrivée de leurs leaders politiques. Il s’agit de Nicéphore Dieudonné Soglo, Adrien Houngbédji, Amoussou Bruno et Antoine Idji Kolawolé qui se sont donnés rendez-vous en ce lieu pour une déclaration commune sur la situation politique nationale. Les climatiseurs tournent, mais la fraîcheur qu’ils dégagent parait trop faible pour tempérer le vent chaud qui circule difficilement dans cette salle archicomble de monde. Les géants haut-parleurs installés aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de la salle amplifient le slogan : " Oui à la démocratie ! Non à la dictature ! ". Ce slogan est fréquemment scandé par des milliers de personnes assises dans les tribunes. Sur l’esplanade de jeunes gens distribuent des papiers frappés de trois caricatures du chef de l’état et des écris l’accusant de dictature. A l’intérieur de la salle, ces papiers, ainsi que les fanions au logo du parti du renouveau démocratique (Prd), sont transformés en éventails. 15h 15’, plus de places dans les tribunes. Par conséquent, personnes ne rentre plus dans la salle. Les agents de sécurité ferment les portes aux retardataires qui se bousculent pour avoir accès à la salle. Seule l’entrée principale reste encore ouverte. Mais ici, le passage est minutieusement filtré. Seul les officiels sont admis à passer par là, sur présentation de carte d’invitation. Des hôtesses assurent leur accueil et installation. Quant aux journalistes, ils passent sur présentation de la carte de presse. Mais à l’intérieur, ils sont condamnés à rester debout, n’ayant plus de places assises pour eux.

16h 7’ l’honorable Issa Salifou, dit Saley, vêtu de blanc dans un style local, fait son entrée sous les ovations assourdissantes du public. Il est suivi, trois minutes après, de Rosine Vieyra Soglo, présidente du parti de la Renaissance du Bénin (Rb).

Elle est accompagnée d’un groupe de députés Rb. A 16h 13’, le quarto Nicéphore Dieudonné Soglo, Adrien Houngbédji, Amoussou Bruno et Antoine Idji Kolawolé franchit à pas de sénateurs, dans leurs boubous blancs (seul Kolawolé est en boubou jaune) des grands jours, la grande entrée du palais des sports. La salle se met en ébullition. Les bras levés en signe de salutation, ils marchent vers le podium et s’installent. Mais avant de s’asseoir, ils saluent des mouvements de mains, le public qui continue d’applaudir en sautant de joie. Rosine Soglo et son fils Léhady les rejoignent aussitôt au tréteau. Rosine est aussi en tenue locale de couleur bleue. Le fils Léhady est quant à lui en costume : une veste grise sur une chemisette à rayures avec une cravate bigarrée au cou. Derrière eux, se dresse un géant tableau en toile cirée bleue frappé des logos Rb, Psd, Madep et Prd, en deux rangées séparées d’une bande blanche sur laquelle il est inscrit : " Oui la démocratie ! Non à la dictature !

16h 27’, fin des salutations. Kint Aguiar monte au pupitre pour son allocution d’ouverture. Il est suivi du secrétaire général du Prd, l’honorable Moukaram Badarou qui présente en cinq minutes le programme de la cérémonie. Après lui, un intermède artistique présenté par l’ensemble culturel Tozo tient le public en haleine durant une quinzaine de minutes.

16h 58’ ; Soglo et ses amis du présidium descendent les marches du podium pour aller serrer les mains de leurs amis politiques qui ont répondu à leur invitation. A 17h 4’ Léhady en présentant la partie introductive de leur déclaration, peint un tableau sombre de la situation socio-économique et politique actuelle du pays. Il est suivi de Idji Kolawolé qui parle lui des entraves à la consolidation de la démocratie béninoise. Bruno Amoussou à son tour, dénonce la mauvaise gouvernance et la mauvaise gestion des ressources financières et humaines du pays. Enfin, à 17h 55’ Houngbédji prend la parole pour fustiger les méthodes de gestions du gouvernement actuel. 18h 18’ Nicéphore Soglo clôture la cérémonie. A l’extérieur, une pluie battante empêche les participants de regagner aussitôt leur domicile.


Ignace AOUBRE, Karim Oscar ANONRIN, 13 mars 2008


13/03/2008
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