Désertion de la Cena de 7 commissaires suivis de déclarations :
La limite du parjure est franchi
25 janvier
2008 – La Presse
du jour-Le parjure est franchi à
la Cena et des
mesures devraient être engagées contre ceux qui veulent une fois encore
conduire l’organe dans la crise. En abandonnant la plénière jusqu’à 3 heures du
matin et en se réunissant avec des hommes politiques ailleurs au même moment,
sept commissaires déserteurs viennent de franchir la barre du parjure. Trop
c’est trop et il faut désormais qu’une fin soit mise à l’impunité. Le Bénin ne
peut pas tout le temps subir la violation des textes et des serments par des
citoyens qui profitent toujours d’un environnement délétère. Les membres de la Cena qui ont déserté leur
lieu de travail depuis le mardi et qui se livrent désormais à des déclarations
doivent servir d’exemple de poursuite pour que cesse le désordre pendant
l’organisation des élections au Bénin. Il n’y a pas encore une semaine, samedi
dernier, quand la présidente de la Cour Constitutionnelle
leur disait ceci : « Mesdames et Messieurs, vous venez de prêter le
serment de bien remplir, fidèlement et loyalement, en impartialité et équité,
les fonctions dont vous êtes investi, de respecter en toutes circonstances les
obligations qu’elles vous imposent, de garder le secret des délibérations
auxquelles vous auriez pris part. »Et voilà qu’après avoir abandonné les
lieux de travail, ils se livrent déjà à des déclarations. Pourtant leurs
oreilles ont entendu de la bouche de Madame Ouinsou ceci : « Bien
remplir, fidèlement et loyalement vos fonctions, c’est observer la constance
dans l’accomplissement de la mission, c’est également obéir aux lois de
l’honneur, de la probité et de la droiture dans l’exercice de vos fonctions.
Bien que venant d’horizons politiques et professionnels divers, vous avez
néanmoins un devoir commun de fidélité et de loyauté vis-à-vis de la Cena. Cela implique que
vous ne devez en aucun cas laisser libre cours à vos passions, donner
préférence à vos affinités ou amitiés politiques. Car agir autrement, c’est
mettre en danger tout le processus électoral étant entendu que votre Cena est
appelée à proclamer les résultats définitifs des élections ».
Arrêter
l’impunité
Ce qui
se passe actuellement est pourtant à l’antipode de ces conseils de la Cour et comme le précisait la
présidente de cette institution, « la situation d’impunité observée jusque
là est peut-être due à l’ignorance par les citoyens de la procédure de saisine
des juridictions compétentes pour mettre en œuvre les sanctions prévues par la
loi électorale. » Et Mme Conceptia Ouinsou avait conclu à ce niveau
qu’ « Une telle situation d’impunité ne saurait durer .L’auteur
du parjure sera traduit devant la Juridiction compétente en la matière et
s’exposera aux peines ci-dessus énoncées prévues à l’article 37 de la Loi n°2007-25 du 23 novembre
2007, portant règles générales pour les élections en République du
Bénin. ». Le moment de mettre un terme à l’impunité a donc sonné. Et il
faut que ces personnes servent d’exemples assez rapidement pour que ceux qui se
donnent le plaisir de piétiner les textes soient découragés une fois pour de
bon. Car, ils ont juré samedi de garder le secret des délibérations,
c’est-à-dire de ne pas divulguer toutes informations confidentielles relatives
aux activités de la Cena,
en un mot d’observer l’obligation de réserve, qui exclut, selon la Cour, toute déclaration
intempestive ou tapageuse. Ces pas étant aujourd’hui franchis, il faut que les
sanctions tombent. Parce qu’ils ont été avertis que dès le samedi 19 janvier
2008 et jusqu’au dépôt de leur rapport final ils sont consignés à leurs postes
respectifs. « Vous êtes solidairement et conjointement comptables de la
réussite de votre mission que vous devez accomplir quelles que soient les
circonstances. Par conséquent aucun événement, aucun mot d’ordre, aucune autre
considération ne doit vous faire occulter le caractère impérieux et sacré de
votre mission ». Avait insisté Mme Ouinsou.
Euloge
Badou