"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Difficultés en vue pour les communales et les municipales:

Le Bénin au bord de l’impasse

[21 décembre 2007] In le Matinal
A moins de deux mois de la tenue des élections communales et municipales du 17 février 2008 au Bénin, les 2èmes du genre, les incertitudes commencent véritablement à prendre le pas sur les prévisions actuelles. Les forces animant la vie politique s’engagent dans une guerre d’intérêts sans précédent, rapprochant tout doucement, mais assurément, le pays vers une nouvelle ère d’impasse devenue récurrente à l’approche de chaque scrutin. La Cour Constitutionnelle saura mettre les pendules à l’heure, si la situation persiste. ...

Que va-t-il se passer au Bénin dans les semaines à venir ? La question est sur toutes les lèvres et il y a plus à s’inquiéter que d’être serein à l’allure où les forces politiques conduisent les débats relatifs à la tenue des prochaines élections communales et municipales. On n’a pas besoin de passer au scanner la situation politique actuelle avant de comprendre qu’il y a une nouvelle crise électorale qui guette le Bénin. Une crise qui a si bien commencé à l’Assemblée nationale avec la désignation sur fond de guéguerre des représentants des députés à la Commission électorale nationale autonome (Cena 2007) et au Secrétariat administratif permanent (Sap/Cena). Ce processus dont il est carrément impossible d’entrevoir une issue dessine ce que sera le scrutin du 17 février 2008. A moins de deux mois de cet important rendez-vous, personne n’est sûr de rien, alors que le temps presse. Les jours s’égrènent sans que l’horizon ne rassure les électeurs et la communauté internationale. Les inquiétudes sont grandes et les interrogations se posent sous plusieurs formes. La Cena dont on ne connaît pas encore l’ossature réussira-t-elle à organiser le scrutin dans le délai et sans anicroche ? La bataille au Parlement autour de la désignation de ses représentants devant siéger à la structure en charge du scrutin n’est pas encore à son dernier round, qu’on se demande quelle sera la prochaine pomme de discorde entre les partis politiques. A ces interrogations sommaires, il faut ajouter l’éternel sujet du financement des élections, de la rémunération des acteurs qui prendront part au processus. Un sujet qui se transforme souvent en question qui se pose sous forme d’équation. De toute façon tout ceci montre que rien n’a été fait encore alors qu’on sait que sur chaque point, on passe plus de temps qu’il n’en faut. A la date d’aujourd’hui, la classe politique n’a pas encore pris conscience de cette triste réalité à laquelle il faut très vite apporter une solution, car le Bénin est déjà dans une situation inconfortable et le seul organe à se retrouver dos au mur, c’est la Cena. La dernière expérience vécue, remonte à Mars 2007, où le Bénin s’est retrouvé dans une impasse politique, marquée par une série de situations sciemment entretenues par le gouvernement et les partis politiques. Souvenons-nous de la bataille qui a eu lieu lorsqu’il s’est agi d’élire les membres du bureau de la Cena, sans oublier qu’on a perdu du temps à choisir un président démis à deux reprises. Tout le monde a encore à l’esprit le tollé qu’a suscité le fait de confier au génie militaire le transport du matériel sensible. Ces différentes situations ont ouvert la voie à une période particulièrement agitée qui a précédé la tenue du scrutin. Moins d’un an après, le Bénin s’apprête à vivre encore des moments similaires, avec cette fois-ci une odeur de quelque chose de pourri. Le scrutin de février 2008 avec son corollaire de tiraillements et de prises de position laisse place à l’idée d’un rendez-vous qui ne sera pas comme les autres. La période post-électorale annonce que les prochaines communales et municipales vont tôt faire d’entraîner le Bénin dans l’impasse. Puis qu’il faut déjà réaliser que la vieille classe politique a réussi à s’entendre soudainement à l’avant-veille de ce scrutin. Ce n’est pas rien. Il s’agit là d’un signal fort pour dire que les choses ne seront pas faciles pour leurs adversaires. L’entente soudaine entre les partis de Soglo, de Bruno Amoussou, de Adrien Houngbédji et de Idji Kolawolé est un élément qui va perturber beaucoup de choses. Si les cartes ne sont pas claires et bien distribuées avant le match, ils sont prêts à demander un report des élections. S’ils restent unis, il y a des risques que le processus électoral engendre batailles juridiques, mouvements de protestation, déclarations publiques et hostiles au gouvernement, dysfonctionnements dans des démembrements de la Cena, boycott de l’opération de délivrance de cartes d’électeurs…. Il n’est pas exclu qu’à la suite de son installation le bureau de la Cena sollicite la Cour Constitutionnelle pour obtenir le report du scrutin. Techniquement, le temps dont il disposera lui sera très court pour organiser les élections dans la grande sérénité. L’hypothèse d’un report s’accommode ainsi d’un imbroglio politique qui semble s’installer inévitablement.



21/12/2007
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