Docteur YAYI BONI
Rédigé le 20 février 2008
Arimi CHOUBADE
20 février
Les Béninois seraient-ils trop sévères envers le docteur
national ? Une remarque à laquelle on peut souscrire sans rechigner face à la
panne de gouvernance actuelle. Absence de solutions à tout : à la vie chère, à
la grogne des travailleurs, à la crise politique au sein de la majorité
présidentielle, aux bégaiements du processus électoral. Deux ans à peine pour
en arriver à l’implacable conclusion. Face à l’impasse, vaut-il mieux en rire
ou se lamenter ?
A écouter les acteurs de l’avènement du changement on constate
qu’il y a eu exagération lors de la fixation de la barre. D’abord, dans
l’imaginaire collective locale, un docteur est en mesure de guérir tous les
maux. Et puis le passage plus ou moins heureux de Soglo à la présidence de
Maintenant qu’on y est en plein dans les remises en cause, les
gaffes à répétition, les loopings et les rendez-vous manqués on peut enfin
délier les langues. En effet, ce serait trop facile de tout mettre sur le
compte de l’impatience et de l’espoir démesuré des Béninois. En ignorant
l’exploitation sournoise que les gars du changement ont opportunément faite de
la situation. Personne n’a oublié cette suffisance et ce ton très docte des
nouveaux princes dès la prise de la marina.
Un ministère du Plan ? Dépassé. Les gestionnaires modernes
connaissent avec la précision de l’orfèvre ce qu’ils ont à faire, comment le
faire et avec qui le faire. Un programme d’action ? Démodé depuis la chute de
l’empire soviétique et les lourds et grotesques plans quinquennaux qui
finissent par aboutir aux longues queux devant les magasins et les
stations-service. Il vaut mieux le leader éclairé visionnaire, entouré
d’inconditionnels rattachés. D’où les nombreux ministères délégués auprès de la
présidence de
Conclusion, on a bien vu l’apathie de ces ministres « vidomègons
» comme ceux des Transports, de l’Urbanisme ou des Micro finances pratiquement
tenu en laisse par le grand chef lors de ces pérégrinations. Certains d’entre
eux se comportent comme les bras armés du régime chargés des missions «
compliquées ». Que dire des désillusions de la superstructure, le ministère du
Développement, de l’économie et des finances qui a littéralement volé en éclats
faute justement de vision autre que les professions de foi et les promesses
creuses ?
Sans oublier que le docteur-président a été pris au piège du
surdimensionnement. Comme ces athlètes nourris aux hormones qui finissent pas
craquer en pleine compétition. Ses connaissances du fonctionnement de l’Etat se
limite à un passage à
Il y a eu également le mirage du banquier faiseur de miracle. A
la différence que
Cela explique bien des choses.
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