"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Douane béninoise :

 La rampe de lancement


9 janvier

Arimi CHOUBADE

De la Marina on peut tout. D’une posture d’expert normalisateur à l’exécutant zélé en passant par les coulisses de l’épuration. Conseiller à la présidence, président d’une commission d’enquête puis directeur général de la douane. Le parcours de James Sagbo synthétise le cursus du parfait courtisan du changement. Un procédé désormais bien rodé depuis 2 ans L’essentiel est de prendre pied à la marina. Sous n’importe quel prétexte. Et attendre son heure.

L’histoire de la marche vers l’émergence se nourrit chaque jour de ces célèbres ovnis lancés sur la scène publique à partir de l’écurie présidentielle. Dako, Hountondji, Richard Sènou, Vicentia Bocco, Adadja. Tous parvenus au gouvernement. On peut ajouter Lionel Agbo, le désormais emblématique James Sagbo et quelques députés sous procuration Le fameux entourage du chef. Nul doute que beaucoup d’autres affûte leurs stratégies de conquête de strapontins plus « juteux ». La forte spéculation sur les salaires des ministres et autres cadres politiques induit une motivation supplémentaire dans cette compétition entre laudateurs.

A chaque régime ses méthodes. Il fut un temps où le personnel politique se recrutait sur les parcs de véhicules d’occasion. D’autres ont pu se frayer leur chemin en jouant à fond la carte de la nébuleuse de société civile. On a connu également le culte du diplômé modèle sous Soglo. Cette fois-ci, la bondieuserie inaugure une nouvelle ère avec la Marina transformée en centre de formation et d’essayage. Heureux tous ceux qui y sont cooptés. A eux, les cortèges de 4X4, les shows médiatiques, la révérence des fonctionnaires aux ordres, le chantage sur les courtisans en quête de positionnement sur des listes Fcbe, le limogeage des cadres dérangeants.

Mais c’est la prise de pouvoir à la douane qui de loin symbolise cette nouvelle méthode. Une véritable vaudeville digne des polars de série A. la soldatesque en plein mouvement : hommes en uniformes, armés jusqu’au dent, barricades, rues bloquées, scène d’insurrection, population sous d’intenses émotions. Face-à-face entre frères d’armes avec des risques d’une flammèche à tout moment. Ces apocalyptiques séquences ont bel et bien eu lieu à Cotonou. Une destination jusque là épargnée des scènes d’horreur que charrie quotidiennement l’actualité internationale.

Tout cela pour James Sagbo. Nullement ému par cette récusation de ses propres pairs. Il savoure calmement une prise d’étendard effectué dans un camp désaffecté et abandonné par la troupe. Avec des conséquences incalculables sur l’économie nationale. Bien cher payé ce bras d’honneur à lui adressé par ses anciens collègues, en cessant le travail pour refus de se faire commander par un retraité. Il n’y aura pas d’acte chevaleresque de l’ex Dg douane qui déclinerait sa remise en selle juste en vue de sauver le pays d’une hémorragie inévitable sur ces finances. Ce qui aurait permis au docteur-président de se sortir d’embarras sans donner l’air de perdre de sa majesté.

Que pensez finalement de la déchéance de Adékambi, Zannou et consorts par une commission curieusement présidée par leur tombeur aujourd’hui promu en lieu et place ?

 



09/01/2008
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