Effet d'annonce émergent
La coprospérité a-t-il vécu ?
mardi 10 juin 2008
Arimi CHOUBADE
Rédigé le 10 juin 2008
Il était une fois la ruée vers l’Est. Acte
premier le jour même du prononcé du serment du 06 avril 2006 lorsque le
flamboyant successeur de Kérékou effectue un raid médiatique très remarqué sur
Abuja. Je vois encore un de ces relayeurs de propagande affirmer fougueusement
qu’il ne s’agissait pas d’une balade de santé et que l’objectif n’était pas
d’aller faire admirer à Olusegun Obasanjo l’impeccable redingote d’investiture
du tout nouveau docteur-président.
Il serait intéressant que le même tribun revienne
discourir sur l’état de l’idylle annoncée avec le Nigeria. Coprospérité
avait-on dit, à l’époque. Conseils des ministres conjoints, chambre de commerce
conjointe, interconnexion en énergie électrique, cogestion de zones franches
industrielles, sommets hebdomadaires entre chefs d’Etat, tutti quanti. Le
mirage a duré à peine un semestre avec l’organisation du forum des affaires
entre hommes d’affaires nigérians et béninois. Cerise sur le gâteau : le
patriarche d’Abuja qui s’invite au jour de l’an 2007 à la table du
docteur-président à Cotonou. L’attelage Cotonou-Abuja était né. Alléluia !
Un an que Umaru Yar’Adua a pris ses quartiers
sans qu’on ne voit son ombre sur le territoire béninois. Même pas une brève
excursion aux frontières. Comme si l’Ouest n’existe pas pour lui. Il était
pourtant le N°2 à l’ère de la coprospérité. Très peu de gens à Cotonou,
Porto-novo, Parakou peuvent mettre un visage sur le nom. Ce qui contraste
totalement avec l’adulation dont ont toujours bénéficié les différents
présidents de
Sans préjugé de la fameuse vision de
développement de Yayi Boni, l’apathie actuelle de la coprospérité semble donner
raison à la rue qui conjecturait beaucoup sur les spectaculaires virées du
patriarche d’Abuja, à l’époque sur le départ lui aussi. Certains avaient vu
dans son auto-invitation du 1er janvier 2007, un recours désespéré au service
spécial des « objets perdus » du palais de
La question se pose de savoir si le changement a
décidé de parvenir à l’émergence en tirant un trait sur la proximité
providentielle d’un marché de près de 150 millions d’âmes. Surtout que le
potentiel existe. Humain d’abord. Tous les observateurs de la vie publique
béninoise sont d’avis que l’honorable Janvier Yahouédéhou était vachement plus
à l’aise dans l’organisation d’un forum d’affaire Nigéria-Bénin qu’à la
coordination des marcheurs et autres contestataires de résultats de municipales
au nom de l’Etat-Fcbe.
Il n’y a que le Bénin qui puisse servir de
courroie devant permettre d’arrimer le wagon Nigeria à la locomotive
chancelante de
Le changement n’est pas à un gâchis près.
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